mercredi 10 octobre 2012

Challenge Numéro 3 : Les saisons

Thème proposé par Carine : "Les saisons"
Forme imposée: Poème
Contrainte: Les mots "couteau", "manège" et "vertige" doivent apparaître
Date limite: 23 octobre.

Elle, c'est en septembre que je l'attendais, jeune femme,
Elle, encore bronzée au sable chaud mais déjà toute stressée,
Elle, venue une année sur le campus préparer ses exams...
Moi, j'observe ses jupes, planqué sous les escaliers,
Moi, je l'ai croisé un matin, attiré par son décolleté,
Moi, déguisé cent fois, j'ai suivi ses fesses sur le palier.
Automne, déploie ton moelleux tapis de feuilles sous son dos,
Automne, laisse la haleter, la gorge tendue sous mon couteau,
Automne, cache sa peau froide et marbrée sous ton terreau...

Elle, c'est en décembre que j'ai remarqué sa danse,
Elle, tournoyant sur la glace, doux vertige étoilé,
Elle, venue tomber dans mes bras, m'éveillant les sens.
Moi, je préparais mon assaut, l'espionnais en silence,
Moi, un matin, ai réalisé que je voulais l'épargner,
Moi, amoureux cette fois, j'ai voulu d'une romance.
Hiver, crois que j'ai voulu bien faire, j'aimais sa présence,
Hiver, laisse la profiter d'un amant, c'est son dernier péché,
Hiver, regarde moi pleurer en l'aspergeant d'essence...

Elle, c'est en mars que j'ai repéré son manège,
Elle, m'observant avec son café au coin de la rue,
Elle, venue m'arrêter, croyant que son arme la protège.
Moi, je l'attendais depuis la Saint-Valentin, la stratège,
Moi, je l'ai croisé un matin, interceptais son regard cru,
Moi, démasqué cette fois, tissant ma toile et mon piège.
Printemps, suis nos traces sanglantes d'une fuite éperdue,
Printemps, cache ma policière sous tes dernières neiges,
Printemps, ne juge pas mes pulsions à ses vertèbres tordues...

Elle, ce n'est qu'en juin que j'ai pu la trouver,
Elle, mère esseulée d'une enfant assassinée,
Elle, venue trouver des indices chez moi contre son gré.
Moi, je militerais toujours pour la réunion des familles,
Moi, j'ai avoué un matin, les horreurs faites à sa fille,
Moi, je l'avais deux fois depuis la veille attachée à son lit.
Eté, ne l'aide pas à s'enfuir malgré ses liens défaits,
Eté, malgré mon souffle affaibli, lève avec moi mon pistolet,
Eté, laisse moi soupirer une dernière fois les saisons du meurtre parfait.

4 commentaires:

  1. Tu avais promis du hard, et tu ne nous as pas menti !
    Difficile ce challenge, clairement nous ne sommes pas des poètes, mais nous avons finalement su manoeuvrer les mots pour les mettre au service de notre écriture.
    Ce n'est pas mon texte préféré, mais... j'aime bien :)

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  2. Wouah en effet ! Moi qui m'attendais à beaucoup de romantisme à travers un poème sur les saisons, et bien il va falloir que je vous propose un autre thème :o) ! Quoi qu'il en soit c'est très bien écrit ! Félicitations à tous les deux !

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  3. Oui c'est sur que niveau romantisme....
    J'aime beaucoup ces deux textes. Je pense que le mot "couteau" vous a fait partir sur des trucs bien éloignés du simple poème d'amour sur les saisons, mais super résultat!

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  4. @Aponi: Merci, c'est vrai que nous avons (moi plus que Béné) détourné le sujet, même si je trouve que ça fait un peu partie du jeu que d'aller vers le plus original possible (cf le challenge numéro 1 sur la lune)... En tout cas je pense qu'on attend tous les deux le prochain sujet :)

    @Clem: Entre couteau, essence, vertèbres...

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