jeudi 29 novembre 2012
LDV: Alexander - Part 6
Ce texte a été modifié après plus d'une dizaine de jours de publication sur le blog. Il fait partie du second chapitre du roman "Un dernier Vol" qui sera proposé à différentes maisons d'édition dès qu'il sera terminé. Il ne sera malheureusement plus disponible au public d'ici là. Pour retrouver toute l'actualité de ce récit, je vous propose de cliquer sur l'onglet correspondant.
Et si vous avez des questions sur mes textes ou moi-même, rendez-vous sur l'onglet "intéressés par mes écrits ? ".
dimanche 25 novembre 2012
LDV: Alexander - Part 5
Ce texte a été modifié après plus d'une dizaine de jours de publication sur le blog. Il fait partie du second chapitre du roman "Un dernier Vol" qui sera proposé à différentes maisons d'édition dès qu'il sera terminé. Il ne sera malheureusement plus disponible au public d'ici là. Pour retrouver toute l'actualité de ce récit, je vous propose de cliquer sur l'onglet correspondant.
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jeudi 22 novembre 2012
LDV: Alexander - Part 4
Ce texte a été modifié après plus d'une dizaine de jours de publication sur le blog. Il fait partie du second chapitre du roman "Un dernier Vol" qui sera proposé à différentes maisons d'édition dès qu'il sera terminé. Il ne sera malheureusement plus disponible au public d'ici là. Pour retrouver toute l'actualité de ce récit, je vous propose de cliquer sur l'onglet correspondant.
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mardi 20 novembre 2012
Les portes (part 1?)
L’homme se tenait légèrement
de travers sur son tabouret de bar, le corps appuyé sur son coude. Ses doigts
jouaient avec le pied de son verre à bière,
au sein duquel les restes de mousse dessinaient une dentelle tout en
glissant vers le fond, vide à présent. Il tapotait impatiemment, j’ai pensé.
J’allais bientôt devoir entrer en scène,
et je n’en menais pas large. On a beau se dire qu’il est impossible d’échouer,
pour moi c’était important, il y avait un enjeu. Je le regardais à nouveau, et
je le vis s’ébrouer dans son manteau. Etonnant qu’il ne l’ait pas enlevé,
d’ailleurs. Il faisait chaud, au comptoir. A une petite dizaine de mètres de la
porte battante, on ne ressentait plus l’hiver, séparé de lui par plusieurs
tables basses entourées de fauteuils profonds. Oh bien sûr, à bien y regarder,
on voyait que le parquet n’était pas frais, ni d’ailleurs le velours d’un bleu
douteux qui recouvrait les sièges, mais tout de même, l’endroit invitait à la
détente.
Il y avait un fond musical plutôt ténu pour ce genre d’établissement.
Ils passaient un vieux rock, dont j’avais essayé quelques secondes de me
rappeler l’auteur, sans essayer plus longtemps : je ne retiens jamais les
noms. Enfin, ça dépend des occasions bien entendu. Miguel, lui, j’avais
studieusement étudié tout son dossier, et j’aurais pu le reconnaître de loin.
Même s’il n’avait rien de spécialement remarquable, cet homme-là. Petit, engoncé dans sa veste verte élimée, il
mettait un pantalon un peu trop grand et portait des chaussures fatiguées. Il ne
se tenait pas droit non plus, mais il avait quelque chose de fier dans le
regard. Le type espagnol, peut-être. Pour ce que j’y connais. Voilà, c’était
l’heure.
« - Mais qu’est-ce qu’il
faut faire pour être resservi, ici ? Je vais quand même pas me mettre à
beugler, si ? Miguel Sanguerra avait pris un ton impérieux, une
grosse voix qui dénotait un peu avec son apparence, mais qui finalement lui
allait assez bien. Voilà pourquoi tout le monde le respectait, sur le chantier.
J’étais déjà assis sur le tabouret d’à côté, mais je décidais de me rapprocher
encore pour lui parler.
« - Ils ne peuvent pas
vous entendre, en fait, ce n’est pas vraiment leur faute.
- Ah ouais ? Ils sont
tous subitement devenus sourds ? Je parle pas assez fort ? Il s’était
tourné vers moi et me regardait, les yeux un peu vitreux de celui qui a déjà
quelques bières d’avance. Est-ce que ça influerait ? J’espérais que non,
même si je ne m’étais jamais posé la question, et c’était quand même idiot, je
me disais.
- Non, non ce n’est pas du
tout ça. »
J’ai voulu lui dire, vous savez, mais au moment de passer à
l’acte, je veux bien l’avouer, c’est terriblement moins facile qu’on le pense.
Déjà parce qu’à force de répéter ce moment en boucle, quand vient l’instant
fatidique, les mots ne s’alignent pas dans le bon ordre. Du coup, je n’ai rien
osé faire, j’ai regardé ses chaussures et fait une fixation sur son lacet
gauche, qui était presque défait.
« -Vous êtes ici depuis
longtemps ? Je vous ai pas vu arriver. » Il m’a dit ça d’un air
détaché mais impatient. Le patron était toujours à l’autre bout du bar, et il
comptait sans doute lui dire deux mots quand il repasserait devant nous.
« - Oh j’étais là, mais
vous ne pouviez pas me voir. » Sur le coup, c’est sorti tout seul, cette
phrase, mais c’était le déclencheur : soit je lui expliquais tout, soit il
me prenait pour un idiot fini et la soirée allait être très très longue. Je ne
voulais pas me rater, alors j’ai dit « D’ailleurs, il n’y a que vous qui
puissiez me voir », ce qui lui a fait l’exact inverse de l’effet
recherché. Il a penché la tête, m’a regardé en coin et a remonté ses pommettes
comme s’il se retenait de rire, avant de pencher la bouche et de me lâcher
un : « Pour sûr, mon gars ».
Pour un peu, je me serais
énervé. Il en faut, pour que je perde mon sang-froid, mais là j’étais bien plus
stressé qu’à mon habitude, et rien ne se passait comme j’avais pu l’espérer. Et
puis, j’ai regardé un peu la situation en prenant du recul. Miguel, qui ne
comprenait rien des évènements, tentait encore de se faire remarquer du barmen,
tandis qu’il commençait à s’apercevoir que quelque chose clochait sérieusement
avec son corps. Ca m’a rendu toute ma contenance.
« Excusez-moi, j’aurais
du commencer par me présenter. Je m’appelle Yann, et j’ai été envoyé ici pour
vous… (ça ne voulait toujours pas sortir, c’est dingue à la fin !)
Accompagner.
- M’accompagner… Moi ?
- Oui. Oui, parce que vous…
Vous êtes mort, là. » Voilà, je l’avais dit, j’étais soulagé, je pouvais
me détendre, enfin ! Miguel nageait toujours en pleine incompréhension, en
se demandant s’il n’avait pas finalement bu la bière de trop. Allons, il était
plus que temps de couper court aux spéculations et de rentrer dans la
procédure.
« Vous ne me croyez pas ?
- Ha m’enfin ! Bien sur
que non !
- Essayez de lever le bras
gauche. » A sa décharge, il a presque réussi. J’aurais eu l’air tellement
bête si son corps avait réussi à bouger plus que le petit doigt. Heureusement,
il n’en était rien, la séparation de l’âme était absolument comme dans les
manuels. Estomaqué, ayant instinctivement reculé de plusieurs pas, son âme (qui
avait, tout comme moi, forme humaine) regardait son corps avec attention.
Toujours appuyé sur son coude dans sa dernière position sur le comptoir, sa
tête s’était affalée… Mais pas plus qu’un client avec une bonne cuite.
« - Merde, je suis mort,
c’est vraiment ça.
- Oui je sais, ça fait vraiment bizarre.
- Mais alors vous… Vous êtes
un ange ? » Là, j’étais plié en quatre. Je me suis toujours trouvé un
petit air beau garçon, mais un ange… Un ange, enfin ! Il m’aura bien fait
rire, le Miguel. Bon et puis, mon costume était impeccable. Noir. J’aurais bien
voulu en avoir un pareil de mon vivant. Une bonne marque, confortable et pas
trop court. Mais bon, pas le moment de rêvasser, j’avais un job.
« Non, je ne suis pas un
ange. Je vous l’ai dit, je m’appelle Yann. Je suis venu m’occuper de vous, vous
emmener, faire le bilan. Je bosse pour la mort, et vous êtes mon tout premier
client. »
Pas facile, mais je pensais que je m’en tirais pas si mal.
dimanche 18 novembre 2012
LDV: Alexander - Part 3
Ce texte a été modifié après plus d'une dizaine de jours de publication sur le blog. Il fait partie du second chapitre du roman "Un dernier Vol" qui sera proposé à différentes maisons d'édition dès qu'il sera terminé. Il ne sera malheureusement plus disponible au public d'ici là. Pour retrouver toute l'actualité de ce récit, je vous propose de cliquer sur l'onglet correspondant.
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mercredi 14 novembre 2012
LDV: Alexander - Part 2
Ce texte a été modifié après plus d'une dizaine de jours de publication sur le blog. Il fait partie du second chapitre du roman "Un dernier Vol" qui sera proposé à différentes maisons d'édition dès qu'il sera terminé. Il ne sera malheureusement plus disponible au public d'ici là. Pour retrouver toute l'actualité de ce récit, je vous propose de cliquer sur l'onglet correspondant.
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mardi 13 novembre 2012
Opération Nuntius Belli
Voici un texte qui n'a rien à voir avec le reste du Blog. Un texte qui n'est pas inventé, qui n'est pas frivole, qui ne me regarde pas. Un texte qui va partir, imprimé sur un papier glacé, et parcourir des milliers de kilomètres vers la côte d'Ivoire, le Liban ou plus probablement l'Afghanistan. Un soldat Français en opération extérieure va le recevoir, avec de la chance avant les fêtes de Noël. Il dépliera le papier et lira ces mots, lui qui se bat loin de chez lui, pour nous. Voici la lettre que je lui ai envoyé.
Si vous aussi, dans votre style, vous souhaitez leur envoyer un petit mot d'encouragement, de soutien, un message, dans la forme qui vous chante, il s'agit de l'excellente initiative de théatrum belli appelée Nuntius Belli. L'année dernière, 4000 messages ont été imprimés.
Si vous aussi, dans votre style, vous souhaitez leur envoyer un petit mot d'encouragement, de soutien, un message, dans la forme qui vous chante, il s'agit de l'excellente initiative de théatrum belli appelée Nuntius Belli. L'année dernière, 4000 messages ont été imprimés.
Toi. Soldat ou officier… en
Afghanistan ? Au Liban, en Côte d’Ivoire ? Je pense à toi, réfléchis
à ton quotidien, sans doute plusieurs semaines avant que le papier ne soit
déplié, froissé ou placardé au panneau de la section. Je pense à ces fêtes qui
paraissent à la fois si loin, si irréelles dans les montagnes arides sur
lesquelles on te demande d’être à la fois soldat, policier, humaniste,
formateur. Noël est si proche pour nous, et nos villes qui accrochent, alors
que voilà la mi-novembre, les décorations.
Beaucoup d’entre nous détestent les fêtes. Des repas interminables, des
membres de la famille que l’on ne voudrait jamais voir, des attentions inutiles
qui vont faire vivre les fonds de placards des années durant. Et pourtant, nous
aurons ce que tu n’as pas, nous serons ensemble, avec notre famille, tandis que
tu te bats, là-bas. Combien seront-ils, à nos tables, devant les sapins ou
pestant dans les bouchons sous la neige, à penser à toi ? Nombreux,
voudrais-je répondre. Nombreux à se souvenir que ce sont nos soldats et
officiers, tous, qui nous permettent de ne pas vivre dans la peur, de ne pas
penser à la guerre. De ne pas savoir manier les armes, ou même d’en connaître
l’existence. Nombreux, j’espère, qui savent que par ton action et ton
volontarisme, la France élève la voix pour la paix et contre les forces du
terrorisme.
Les bilans, en France sont de
mise, et les comptables puissants. D’aucuns n’oublieront pas de mesurer ton
action, de demander des comptes. Peut-être oseront-ils, et ils seront nombreux
à le faire, prononcer à ton encontre et à celle de tes camarades que tu ne fais
pas assez, que tu n’es qu’un guerrier, que tu n’as pas ta place ici. Ils ont
oublié sans doute que même si elle se fait ténue avec les années, notre voix
doit s’élever. Contre les extrémismes, contre le totalitarisme latent. Pour que
ces forces puissantes deviennent légitimes, il suffit de ne rien faire. De
baisser les budgets, et de laisser les régiments aux frontières aujourd’hui
pacifiques d’une Europe sans le sou.
N’oublie pas que derrière ces
voix, il y a tout un peuple qui te soutient. Qui ne t’oublie pas, pour les
fêtes ni le reste du temps. Qui sait ce que tu accomplis, même si c’est au
travers des images ramenées par tes camarades, et que nous ne pouvons
comprendre qu’à travers un prisme déformant la réalité que tu vis. Nous ne
saurons pas ce lien qui t’unit avec tes camarades, ne comprendrons pas les gens
que tu aides et les dangers que tu encours. Nous nous contenterons de penser à
toi, de souhaiter que tu rentres en temps voulu, dans les bras de tes proches
et l’esprit de tes amis.
Je te souhaite de bonnes
fêtes. Si elles sont passées, tant pis, il y a toujours fête à venir.
Le bonjour à tes camarades.
Un Français comme beaucoup d’autres.
jeudi 8 novembre 2012
Guild Wars 2: Fort Ranik
Le Monde contre Monde, tout un poème! Voilà, en gros, le résumé de ma soirée de lundi... Ce mode de jeu laisse s'affronter trois serveurs dans des batailles pour le contrôle d'un monde moyennageux, environ donc 300-400 joueurs qui s'affrontent sur des terrains sophistiqués constitués de forts, châteaux, camps de ravitaillement, caravanes...
La bataille était terminée.
Autour de nous, jonchées de cadavres et rouges de sang, quelques plaques de
neige s’étalaient dans la plaine sous les remparts du Promontoire. Il s’en
était fallu de peu pour notre petit groupe, croisant dans notre route pour le
ravitaillement un important contingent d’hommes de Mer de Jade. Protégés par un
repli de terrain, nous avions retenu notre souffle, avant d’embusquer les
quelques retardataires qui tentaient de suivre la cadence de cette attaque
rapide. A leur décharge, ils avaient combattu vaillamment. Mais comme leurs
raids ne dépendent que de leur célérité, le gros des troupes avait avancé sans
eux, les laissant à la surprise de notre présence.
Comme souvent, nous étions
étonnés par leur nombre. Comment pouvaient-ils être si puissants au Nord des
lignes de front ? Nos forces étaient-elles si perméables ? Même prise
au piège et désorganisée, la queue de leur groupe nous était supérieure en
nombre. Il nous avait fallu plusieurs minutes avant qu’une issue favorable ne
se dessine. Notre organisation faisait notre force, car sans mes camarades, je
serais bien vite tombé au combat : avec Kraal, avions fort à faire contre
deux combattants. L’un d’entre eux m’a bien vite immobilisé, et sans
l’intervention de Kaph ou Tellions, notre sort était joué.
Nous ne pouvions pas rester et
savourer notre victoire. Le lieu offrait plusieurs possibilités tactiques, mais
il restait relativement dégagé. Et il ne fallait pas oublier le reste des
troupes que nous avions attaqué, qui risquait bien vite de revenir au Sud une
fois ses objectifs accomplis. Cela ne nous concernait que de loin : nous
avions ordre de défendre la ligne de ravitaillement Est. Et naturellement,
c’était la plus exposée.
Le camp de l’Aube était un
cauchemar défensif. A proximité d’un axe habituel des assaillants, il disposait
d’au moins trois voies d’accès, et quasiment aucun goulot d’étranglement pour
juguler nos adversaires. Situé en contrebas d’une pente importante, il
laissait, si la situation n’était déjà pas fabuleuse, un champ de vision
important à tout éclaireur ennemi. Et ils étaient légion, pour nous dix qui
n’avions ni le temps ni l’ordre de les pourchasser.
Il ne s’agissait que d’un camp
de ravitaillement. Nécessaire pour la défense de nos forts, indispensable pour
la construction des armes de siège de toute nation. Malgré tout, ce n’était pas
le Fort lui-même, aussi nos ennemis ne restaient jamais longtemps après
l’attaque, ou laissaient de petits détachements avec l’ordre d’observer et
alerter.
C’était en général lorsque les
troupes quittaient les lieux que, de la vue imprenable que nous offrait la
Falaise du Promontoire, nous entrions en action, dans une fenêtre temporelle
presque inexistante. Il fallait éliminer les défenseurs, tout en amenant le
superviseur ennemi dans une position vulnérable, ce qui pouvait prendre
plusieurs minutes. Un temps précieux dont les attaquants se servaient parfois
pour revenir et décimer nos troupes. Cela ne nous décourageait pas :
aussitôt réunis au fort, aussitôt repartis défendre nos « tas de
bois ». Malgré tout, l’état-major ennemi avait du juger, comme le nôtre,
que ce point était digne d’intérêt. Les attaques étaient nombreuses, et notre
petit groupe n’était souvent pas de taille contre les vagues rouges. Cela
équilibrait dangereusement les échanges, puisque nous avions les moyens de
revenir sur place beaucoup plus rapidement que nos ennemis.
La variété des techniques
utilisées dénotait la volonté de vaincre de chaque camp. Nous vîmes ainsi
plusieurs de leurs éclaireurs rester à distance et informer leur commandement
de nos moindres mouvements. Il était possible de les prendre à revers, et nous
les décimions, mais cela prenait du temps, un temps que Mer de Jade ne manquait
d’utiliser pour nous reprendre notre petit bastion. Tour à tour, chaque camp a
tenté de poser quelques armes de siège. Nous avons dû organiser un assaut avec
un autre groupe de combattants que nous connaissions bien pour nous être aidés
mutuellement : les Evos. Même alors, charger à ciel ouvert sur une
batterie de balistes n’a rien d’engageant, et je m’effondrais moi-même au pied
de l’une d’elles, son mécanisme résistant à mes coups frénétiques.
A notre tour nous étions
tentés par les constructions, mais les courts laps de temps entre leurs
attaques ne nous permettaient pas de mettre en place les systèmes espérés.
Preuve en a été apportée alors que nous avions monté une baliste et deux
chariots à flèches : dans la précipitation suivant l’annonce de leur
assaut, masqué jusqu’au dernier moment par le dernier virage de la route, l’une
de nos mortelles pièces n’avait aucun servant. Nous avions tenu, quelques
secondes de plus, mais au final le résultat semblait identique.
Pourtant, la portée
stratégique de nos petites actions, qui nous échappait tout d’abord, nous fut
bientôt évidente. Il fallait continuer, s’acharner à reprendre ce petit camp
mal défendu. Car tout groupe de combattant qui venait se briser sous nos lames
ne défendait pas de catapultes sous les remparts du Promontoire, ne brisait pas
les portes de Garnison, ne terrorisait personnes devant les portes de Fort
Ranik. Grâce à notre petit groupe, les autres combattants pouvaient orienter
leur stratégie, et mettre les ressources sur le seul axe qui comptait pour nous
ces derniers temps : vaincre Gandara, l’autre adversaire.
Nous avons mis les bouchées
doubles. Profitant d’un gigantesque trébuchet sur les murs de promontoire, nous
tirions en limite de portée sur Aube lorsque cette dernière s’était hérissée
d’armes de siège. Vile technique, car nos ennemis ne pouvaient riposter, elle
nécessitait tout de même un observateur sur place pour diriger les tirs.
Tellions, bien qu’atteint à de nombreuses reprises, ne cessa pas d’indiquer à
Exyr, qui commandait la pièce, les indications de portée.
Ce n’est qu’une fois la nuit
bien avancée que l’issue de la bataille s’était dessinée. Après avoir repris
notre ravitaillement une fois de plus, débusqué deux espions, monté quelques
raids sur leur ligne, et au cœur de leur camp, leur pression s’était
brusquement relâchée. Nous vainquions, et même Gandara
dut cesser ses attaques toutes affaires cessantes pour resserrer ses lignes. Au
milieu de la nuit, le Fort de Baie tomba sous un assaut éclair, et sonna la fin
des attaques sur notre territoire. Le calme relatif était revenu à Aube, et les
provisions pouvaient à nouveau s’amasser.
Nous allions bientôt pouvoir
passer à l’attaque.
mardi 6 novembre 2012
LDV: Alexander - Part 1
Ce texte a été modifié après plus d'une dizaine de jours de publication sur le blog. Il fait partie du second chapitre du roman "Un dernier Vol" qui sera proposé à différentes maisons d'édition dès qu'il sera terminé. Il ne sera malheureusement plus disponible au public d'ici là. Pour retrouver toute l'actualité de ce récit, je vous propose de cliquer sur l'onglet correspondant.
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jeudi 1 novembre 2012
Challenge Numéro 4: Le prix Nobel
Thème proposé par Clémence : Le Prix Nobel
Contexte imposé : On vous annonce la veille de la distribution des Prix Nobel que vous êtes favori pour gagner un des prix. Vous devez donc concocter un discours de remerciements pour être prêts le jour J.
Forme du texte : Discours de remerciements
On attend dans ce discours de l'émotion, de la surprise... et votre personnage peut être drôle, arrogant, imbu de sa personne ou timide. C'est vous qui décidez. Il s'agit d'être imaginatif! Dans votre discours, la raison pour laquelle vous recevez ce prix doit être assez claire pour que votre lecteur comprenne de quoi il s'agit.
Quel Prix Nobel? : il en existe plusieurs comme vous le savez. Je vous laisse le choix entre : Prix Nobel de Physique / Littérature / Physiologie et Médecine.
Date où vous devez avoir publié : 10 novembre
Etant particulièrement masochiste, et parce que la remise des prix et les discours associés sont prononcés dans la langue de Shakespeare, vous aurez ici le choix entre une version anglaise et une française (le contenu est identique).
Version anglaise :
"Good evening, Ladies and gentlemen. Oh yes, you
can all stop believing I don’t hear the tiny remarks. I’m young. I heard someone
saying I‘m the youngest for this prize, I don’t even know if that’s true. And
yes, I wasn’t the obvious choice, I didn’t even thought of myself before I
heard Stockholm calling. So, first, and it may come as a surprise, but I want
to congratulate the others authors of this year. Without any disrespect, I mean
it, because once I knew I was nominate, I read all of them. I found quality,
honor, cultural shares, some beautiful stories. And eventually, the nose close
to their books, I think I found the reason why I’m standing here in front of all
of you.
I always thought one man couldn’t change the
world. I see you smiling, which is paradoxal for I eat tonight with the most
powerful world-changing people. No researcher came speaking with his team about
the magical cure for cancer, but some of you elaborated techniques to fight it
until it recess. No physicist entered his lab, yet, to elaborate a
time-travelling machine at the end of the day. But some of you proved that, in
the smallest particles of matter, universal laws doesn’t apply. No one lead the
united nations to global peace, but some of you stopped wars, whether standing
peacefully or fighting for freedom. Then, what have I done to deserve this
prize? I’m too young to be wise, never made politics nor discovered the meaning
of physics, even as I worked for years in R&D. In fact, I didn’t change the
world.
But on top of everything, I have faith in
people to do it, together, each piece at a time.
I… I write books, and you’re right when you say
I sit tight at home when others are at war, starve themselves to be heard or
work until death to feed their family. I had it easy from the beginning. But
that is the reason I should bring what I am most capable of: stories that will
remind people world can change. Saying to them there is hope if they stick
together. That someone is thinking of them, sleeping in a dog’s hole outside of
Damas, rebuilding their home after mother nature furious charge. I write
fictions, but characters are real. Their ideas are real, their cruel world
exist, we don’t have to travel far to crush ourselves onto int.
I didn’t change the world like most of you did,
but I write about it. And as I am in the fiction, as paper can be the reality
we choose, I picked up joy. I described friendship, wrote page after page to
bring back love. Freedom. Courage, happiness, even forgiveness. These are all
empty words if they aren’t linked with people stories. These could so easily be
forgotten when times are for recession, poverty, taxes and wars. That is,
finally, what I hope to bring people when I write. A meaning, a passion, and,
let me dream here about the most beautiful human feeling, a tiny sparkle of
hope.
As I stand before you tonight, as I am the
Nobel prize of Litterature (look at it, it’s written here!), I know I can find
hope. Aaaaand a million dollars. But since I have some hope left, I think I
will always try to share it, to spare it for my books. Maybe giving to some
others the same envy, letting them think of the same conclusion as mine: I
cannot change the world, but together, maybe we can build a better future.
I personally thanked everyone I needed before
walking in front of you. Everyone but you all and the comitee. So thank you,
keep doing... What you do, because obviously you’re good at it, and good night."
Version française:
"Mesdames et messieurs, bonsoir
à tous. Pour commencer, n’allez pas faire l’erreur de croire que je n’entends
pas les piques qui me sont adressées. Je suis jeune. J’ai même entendu dire que
personne n’avait eu le prix de littérature à mon âge. Je n’en suis pas certain,
mais il faut un début à tout… Et, oui, je ne partais pas favori. A dire vrai,
je n’y avais pas pensé avant d’avoir le comité au téléphone. J’aimerais même
pousser plus loin, au risque de choquer même si ce n’est pas l’intention, en
félicitant tout de même les auteurs pressentis. Je l’affirme avec un grand
respect pour eux, parce qu’aussitôt nominé, je me suis plongé dans leurs œuvres
à tous. J’y ai trouvé des textes de qualité, de l’honneur, des témoignages de
leur temps, des histoires magnifiques. Et c’est malgré tout, le nez plongé dans
leurs écrits remarquables, que je crois avoir compris pourquoi aujourd’hui,
c’est moi qui me tiens devant vous.
Je n’ai pas changé le monde,
je l’ai toujours su. Ah, j’en vois certains d’entre vous sourire, même si c’est
assez paradoxal, de la part d’hommes et de femmes qui ont modelé le monde
d’aujourd’hui. Bien sûr, aucun chercheur n’a annoncé à son équipe avoir trouvé
le mystérieux remède contre le cancer… Pourtant quelques-uns d’entre vous ont
créé les techniques pour le combattre jusqu’à récession. Bien sûr, aucun
physicien n’est entré dans son laboratoire pour en ressortir une fois la
machine à remonter le temps fonctionnelle. Non ? Personne ?
Dommage! Pourtant certains ont prouvé
que la physique universelle ne s’applique pas aux particules élémentaires. De
même aucun Prix Nobel n’aura amené la paix dans le monde, bien que plusieurs
ici aient stoppé des guerres, que ce soit en s’élevant pacifiquement ou en se
battant pour la liberté. Et moi, qu’ai-je pu apporter ? Je suis trop jeune
pour être sage, n’ai jamais été engagé en politique ni compris le sens de la
physique, même si j’ai travaillé dans la recherche. Je n’ai pas changé le
monde.
Mais c’est parce qu’avant
tout, j’ai confiance. Confiance dans les peuples pour le faire, ensemble, défi
après défi.
Je… J’écris des livres. Et
vous avez raison lorsque vous dites que je reste confortablement chez moi quand
d’autres sont en guerre, meurent pour être écoutés ou se tuent à la tâche pour
nourrir leur famille. Pour moi, ça a toujours été plus facile. Mais c’est aussi
la raison pour laquelle je me dois d’apporter ce pourquoi je suis le plus
capable : des histoires pour leur rappeler que le monde peut changer. Pour
leur dire qu’il reste de l’espoir tant qu’il y a de l’amitié. Pour leur dire
que quelqu’un, quelque part, pense à eux, roulés en boule dans un trou d’obus à
Damas, ou ramassant pièce par pièce leur maison détruite par la tempête.
J’écris des romans dont les personnages sont réels. Leurs idées sont vivantes,
leur monde, cruel, existe. Il n’est pas besoin d’aller loin pour trouver la
souffrance.
Je n’ai pas changé le monde,
pas comme vous l’avez fait. Mais j’écris ce changement. S’il s’agit de fiction,
et puisque sur le papier, l'avenir nous est offert, j’ai choisi la joie. J’ai
décrit l’amitié, écrit page après page à propos de l’amour. La liberté. Le
courage, la gaieté, le pardon même. Ces mots ne sont que coquilles vides s’ils
ne sont pas l’histoire des hommes. Ils sont les premiers oubliés, lorsque les
temps sont aux récessions, aux pauvretés, aux taxes et à la guerre. C’est pour
cela, finalement, que j’espère apporter quelque chose. Un sol sous nos pieds,
une passion à vivre… Peut-être même, laissons-nous rêver du plus beau sentiment
que l’humanité garde pour elle : une étincelle d’espoir.
Je me tiens devant vous, ce
soir. Je suis le nominé au Prix Nobel de Littérature (Si, c’est vrai, regardez,
c’est écrit ici). Je sais que j’ai cet espoir. Et tant qu’il m’en restera, je
pense que j’essaierais toujours de le partager, de l’écrire, de le faire vivre
dans mes pages. Peut-être pour donner aux autres cette envie qui est la mienne,
les laisser arriver à la même inévitable conclusion : je n’ai pas changé
le monde, mais ensemble nous pouvons construire notre futur.
J’ai déjà remercié en aparté
tous ceux qui m’ont aidé à arriver jusqu’ici. Tout le monde sauf vous, et le
comité. Merci, merci à tous. Continuez de faire… Eh bien, ce que vous faites,
puisqu’apparemment vous êtes doués pour ça. Bonne soirée !"
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