dimanche 30 décembre 2012

LDV: Alexander - Part 13



Ce texte a été modifié après plus d'une dizaine de jours de publication sur le blog. Il fait partie du second chapitre du roman "Un dernier Vol" qui sera proposé à différentes maisons d'édition dès qu'il sera terminé. Il ne sera malheureusement plus disponible au public d'ici là. Pour retrouver toute l'actualité de ce récit, je vous propose de cliquer sur l'onglet correspondant
Et si vous avez des questions sur mes textes ou moi-même, rendez-vous sur l'onglet "intéressés par mes écrits ? ". 

vendredi 28 décembre 2012

LDV : Alexander - Part 12



Ce texte a été modifié après plus d'une dizaine de jours de publication sur le blog. Il fait partie du second chapitre du roman "Un dernier Vol" qui sera proposé à différentes maisons d'édition dès qu'il sera terminé. Il ne sera malheureusement plus disponible au public d'ici là. Pour retrouver toute l'actualité de ce récit, je vous propose de cliquer sur l'onglet correspondant
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mercredi 26 décembre 2012

LDV: Alexander - Part 11



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lundi 24 décembre 2012

Défi de Noël, partie 4/4

Ce texte a été modifié car il s'agit d'une nouvelle complète, intégrée à la Suite Parisienne. Elle fera l'objet d'une auto-publication numérique ou d'une publication via maison d'édition. Pour plus d'informations, rendez-vous sur l'onglet "intéressés par mes écrits?"


Dans cette dernière partie, la situation finit par devenir... explosive. Séparés chacun après un criminel, le lieutenant Sandier et le capitaine Vintimy vont devoir faire appel à leur imagination, leur entraînement et leur flair pour s'en sortir. Les malfrats sont armés, déterminés... Et les peurs de toute l'équipe se révèlent fondés: ce sont bien des explosifs dans le sac à dos qui a changé de main. Une course contre la montre s'engage... 

dimanche 23 décembre 2012

Défi de Noël, partie 3/4

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La situation échappe au contrôle des policiers, pourtant judicieusement placés et déguisés dans les allées bondées des Galeries Lafayette. L'identification du contact de Bastian Veronne, le terroriste basque, prend trop de temps, et le procureur tarde à donner l'autorisation d'interpeller. Le sac à dos dont Bastian prend tant soin finit par changer de main, et il y a pire: les deux criminels se séparent. 

vendredi 21 décembre 2012

Défi de Noël, partie 2/4

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Dans cette seconde partie, le lieutenant Sandier et son supérieur Jean Vintimy continuent leur filature. Bastian Veronne s'est arrêté près d'un café à côté des galeries Lafayette, où il a rencontré son contact. Mais l'homme n'est pas celui qu'ils espéraient, et tandis que les deux terroristes entrent dans le grand magasin, l'inquiétude grandit. 

jeudi 20 décembre 2012

Défi de Noël, partie 1/4


Bonjour à tous. Je sais que vous êtes "nombreux" à suivre le Dernier Vol et que vous attendez la suite avec impatience. Pas d'inquiétude, les deux prochains posts sont écrits. Mais voilà, je suis aussi très inspiré par le Défi de Noël de Clémence, qui prendra part en quatre posts jusqu'au jour de Noël. Pour me faire pardonner, je peux d'ores et déjà vous annoncer la fin du Chapitre 2 sur Alexander avant la fin de l'année :)


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Le thème du défi : Noël

Contexte imposé : Votre action doit se dérouler les 24 et 25 décembre. Je laisse votre imagination nous amener vers des nouvelles de tout genre (policier, thriller, horreur, SF, fantasy, roman d'amour, politique, philosophie de la vie, comptine pour enfant...). 
Mots imposés : neige / sapin / rouge 
Forme du texte : libre (j'ai choisi une nouvelle)
Date où vous devez avoir publié : le 25 décembre

Défi de Noël (Partie 1):

Dans cette première partie, on retrouve le Matthieu Sandier de "Mortelle Randonnée" tout fraîchement promu lieutenant à la police judiciaire de Paris. Toujours sous les ordres de son supérieur le capitaine Jean Vintimy, ils sont en filature de Bastian Veronne, un terroriste basque... Celui que Jean tente d'attraper depuis plus d'une décennie. Mais ce dernier doit rencontrer un plus gros poisson encore: les policiers et leur petite équipe doivent se faire discret pour le moment...

mercredi 12 décembre 2012

LDV: Alexander - Part 10



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dimanche 9 décembre 2012

LDV: Alexander - Part 9



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mercredi 5 décembre 2012

LDV: Alexander - Part 8



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dimanche 2 décembre 2012

LDV: Alexander - Part 7



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jeudi 29 novembre 2012

LDV: Alexander - Part 6



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dimanche 25 novembre 2012

LDV: Alexander - Part 5



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jeudi 22 novembre 2012

LDV: Alexander - Part 4



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mardi 20 novembre 2012

Les portes (part 1?)


L’homme se tenait légèrement de travers sur son tabouret de bar, le corps appuyé sur son coude. Ses doigts jouaient avec le pied de son verre à bière,  au sein duquel les restes de mousse dessinaient une dentelle tout en glissant vers le fond, vide à présent. Il tapotait impatiemment, j’ai pensé. J’allais bientôt  devoir entrer en scène, et je n’en menais pas large. On a beau se dire qu’il est impossible d’échouer, pour moi c’était important, il y avait un enjeu. Je le regardais à nouveau, et je le vis s’ébrouer dans son manteau. Etonnant qu’il ne l’ait pas enlevé, d’ailleurs. Il faisait chaud, au comptoir. A une petite dizaine de mètres de la porte battante, on ne ressentait plus l’hiver, séparé de lui par plusieurs tables basses entourées de fauteuils profonds. Oh bien sûr, à bien y regarder, on voyait que le parquet n’était pas frais, ni d’ailleurs le velours d’un bleu douteux qui recouvrait les sièges, mais tout de même, l’endroit invitait à la détente. 
Il y avait un fond musical plutôt ténu pour ce genre d’établissement. Ils passaient un vieux rock, dont j’avais essayé quelques secondes de me rappeler l’auteur, sans essayer plus longtemps : je ne retiens jamais les noms. Enfin, ça dépend des occasions bien entendu. Miguel, lui, j’avais studieusement étudié tout son dossier, et j’aurais pu le reconnaître de loin. Même s’il n’avait rien de spécialement remarquable, cet homme-là. Petit,  engoncé dans sa veste verte élimée, il mettait un pantalon un peu trop grand et portait des chaussures fatiguées. Il ne se tenait pas droit non plus, mais il avait quelque chose de fier dans le regard. Le type espagnol, peut-être. Pour ce que j’y connais. Voilà, c’était l’heure.

«  - Mais qu’est-ce qu’il faut faire pour être resservi, ici ? Je vais quand même pas me mettre à beugler, si ? Miguel Sanguerra avait pris un ton impérieux, une grosse voix qui dénotait un peu avec son apparence, mais qui finalement lui allait assez bien. Voilà pourquoi tout le monde le respectait, sur le chantier. J’étais déjà assis sur le tabouret d’à côté, mais je décidais de me rapprocher encore pour lui parler.
« - Ils ne peuvent pas vous entendre, en fait, ce n’est pas vraiment leur faute.
- Ah ouais ? Ils sont tous subitement devenus sourds ? Je parle pas assez fort ? Il s’était tourné vers moi et me regardait, les yeux un peu vitreux de celui qui a déjà quelques bières d’avance. Est-ce que ça influerait ? J’espérais que non, même si je ne m’étais jamais posé la question, et c’était quand même idiot, je me disais.
- Non, non ce n’est pas du tout ça. » 
J’ai voulu lui dire, vous savez, mais au moment de passer à l’acte, je veux bien l’avouer, c’est terriblement moins facile qu’on le pense. Déjà parce qu’à force de répéter ce moment en boucle, quand vient l’instant fatidique, les mots ne s’alignent pas dans le bon ordre. Du coup, je n’ai rien osé faire, j’ai regardé ses chaussures et fait une fixation sur son lacet gauche, qui était presque défait.

«  -Vous êtes ici depuis longtemps ? Je vous ai pas vu arriver. » Il m’a dit ça d’un air détaché mais impatient. Le patron était toujours à l’autre bout du bar, et il comptait sans doute lui dire deux mots quand il repasserait devant nous.
« - Oh j’étais là, mais vous ne pouviez pas me voir. » Sur le coup, c’est sorti tout seul, cette phrase, mais c’était le déclencheur : soit je lui expliquais tout, soit il me prenait pour un idiot fini et la soirée allait être très très longue. Je ne voulais pas me rater, alors j’ai dit « D’ailleurs, il n’y a que vous qui puissiez me voir », ce qui lui a fait l’exact inverse de l’effet recherché. Il a penché la tête, m’a regardé en coin et a remonté ses pommettes comme s’il se retenait de rire, avant de pencher la bouche et de me lâcher un : « Pour sûr, mon gars ».
Pour un peu, je me serais énervé. Il en faut, pour que je perde mon sang-froid, mais là j’étais bien plus stressé qu’à mon habitude, et rien ne se passait comme j’avais pu l’espérer. Et puis, j’ai regardé un peu la situation en prenant du recul. Miguel, qui ne comprenait rien des évènements, tentait encore de se faire remarquer du barmen, tandis qu’il commençait à s’apercevoir que quelque chose clochait sérieusement avec son corps. Ca m’a rendu toute ma contenance.  

« Excusez-moi, j’aurais du commencer par me présenter. Je m’appelle Yann, et j’ai été envoyé ici pour vous… (ça ne voulait toujours pas sortir, c’est dingue à la fin !) Accompagner.
- M’accompagner… Moi ?
- Oui. Oui, parce que vous… Vous êtes mort, là. » Voilà, je l’avais dit, j’étais soulagé, je pouvais me détendre, enfin ! Miguel nageait toujours en pleine incompréhension, en se demandant s’il n’avait pas finalement bu la bière de trop. Allons, il était plus que temps de couper court aux spéculations et de rentrer dans la procédure.
« Vous ne me croyez pas ?
- Ha m’enfin ! Bien sur que non !
- Essayez de lever le bras gauche. » A sa décharge, il a presque réussi. J’aurais eu l’air tellement bête si son corps avait réussi à bouger plus que le petit doigt. Heureusement, il n’en était rien, la séparation de l’âme était absolument comme dans les manuels. Estomaqué, ayant instinctivement reculé de plusieurs pas, son âme (qui avait, tout comme moi, forme humaine) regardait son corps avec attention. Toujours appuyé sur son coude dans sa dernière position sur le comptoir, sa tête s’était affalée… Mais pas plus qu’un client avec une bonne cuite.
« - Merde, je suis mort, c’est vraiment ça. 
 - Oui je sais, ça fait vraiment bizarre.
- Mais alors vous… Vous êtes un ange ? » Là, j’étais plié en quatre. Je me suis toujours trouvé un petit air beau garçon, mais un ange… Un ange, enfin ! Il m’aura bien fait rire, le Miguel. Bon et puis, mon costume était impeccable. Noir. J’aurais bien voulu en avoir un pareil de mon vivant. Une bonne marque, confortable et pas trop court. Mais bon, pas le moment de rêvasser, j’avais un job.

«  Non, je ne suis pas un ange. Je vous l’ai dit, je m’appelle Yann. Je suis venu m’occuper de vous, vous emmener, faire le bilan. Je bosse pour la mort, et vous êtes mon tout premier client. » 

Pas facile, mais je pensais que je m’en tirais pas si mal. 

dimanche 18 novembre 2012

LDV: Alexander - Part 3



Ce texte a été modifié après plus d'une dizaine de jours de publication sur le blog. Il fait partie du second chapitre du roman "Un dernier Vol" qui sera proposé à différentes maisons d'édition dès qu'il sera terminé. Il ne sera malheureusement plus disponible au public d'ici là. Pour retrouver toute l'actualité de ce récit, je vous propose de cliquer sur l'onglet correspondant
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mercredi 14 novembre 2012

LDV: Alexander - Part 2



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mardi 13 novembre 2012

Opération Nuntius Belli

Voici un texte qui n'a rien à voir avec le reste du Blog. Un texte qui n'est pas inventé, qui n'est pas frivole, qui ne me regarde pas. Un texte qui va partir, imprimé sur un papier glacé, et parcourir des milliers de kilomètres vers la côte d'Ivoire, le Liban ou plus probablement l'Afghanistan. Un soldat Français en opération extérieure va le recevoir, avec de la chance avant les fêtes de Noël. Il dépliera le papier et lira ces mots, lui qui se bat loin de chez lui, pour nous. Voici la lettre que je lui ai envoyé. 

Si vous aussi, dans votre style, vous souhaitez leur envoyer un petit mot d'encouragement, de soutien, un message, dans la forme qui vous chante, il s'agit de l'excellente initiative de théatrum belli appelée Nuntius Belli. L'année dernière, 4000 messages ont été imprimés. 


Toi. Soldat ou officier… en Afghanistan ? Au Liban, en Côte d’Ivoire ? Je pense à toi, réfléchis à ton quotidien, sans doute plusieurs semaines avant que le papier ne soit déplié, froissé ou placardé au panneau de la section. Je pense à ces fêtes qui paraissent à la fois si loin, si irréelles dans les montagnes arides sur lesquelles on te demande d’être à la fois soldat, policier, humaniste, formateur. Noël est si proche pour nous, et nos villes qui accrochent, alors que voilà la mi-novembre, les décorations.  Beaucoup d’entre nous détestent les fêtes. Des repas interminables, des membres de la famille que l’on ne voudrait jamais voir, des attentions inutiles qui vont faire vivre les fonds de placards des années durant. Et pourtant, nous aurons ce que tu n’as pas, nous serons ensemble, avec notre famille, tandis que tu te bats, là-bas. Combien seront-ils, à nos tables, devant les sapins ou pestant dans les bouchons sous la neige, à penser à toi ? Nombreux, voudrais-je répondre. Nombreux à se souvenir que ce sont nos soldats et officiers, tous, qui nous permettent de ne pas vivre dans la peur, de ne pas penser à la guerre. De ne pas savoir manier les armes, ou même d’en connaître l’existence. Nombreux, j’espère, qui savent que par ton action et ton volontarisme, la France élève la voix pour la paix et contre les forces du terrorisme.

Les bilans, en France sont de mise, et les comptables puissants. D’aucuns n’oublieront pas de mesurer ton action, de demander des comptes. Peut-être oseront-ils, et ils seront nombreux à le faire, prononcer à ton encontre et à celle de tes camarades que tu ne fais pas assez, que tu n’es qu’un guerrier, que tu n’as pas ta place ici. Ils ont oublié sans doute que même si elle se fait ténue avec les années, notre voix doit s’élever. Contre les extrémismes, contre le totalitarisme latent. Pour que ces forces puissantes deviennent légitimes, il suffit de ne rien faire. De baisser les budgets, et de laisser les régiments aux frontières aujourd’hui pacifiques d’une Europe sans le sou.

N’oublie pas que derrière ces voix, il y a tout un peuple qui te soutient. Qui ne t’oublie pas, pour les fêtes ni le reste du temps. Qui sait ce que tu accomplis, même si c’est au travers des images ramenées par tes camarades, et que nous ne pouvons comprendre qu’à travers un prisme déformant la réalité que tu vis. Nous ne saurons pas ce lien qui t’unit avec tes camarades, ne comprendrons pas les gens que tu aides et les dangers que tu encours. Nous nous contenterons de penser à toi, de souhaiter que tu rentres en temps voulu, dans les bras de tes proches et l’esprit de tes amis.

Je te souhaite de bonnes fêtes. Si elles sont passées, tant pis, il y a toujours fête à venir.
Le bonjour à tes camarades.

Un Français comme beaucoup d’autres. 

jeudi 8 novembre 2012

Guild Wars 2: Fort Ranik


Le Monde contre Monde, tout un poème! Voilà, en gros, le résumé de ma soirée de lundi... Ce mode de jeu laisse s'affronter trois serveurs dans des batailles pour le contrôle d'un monde moyennageux, environ donc 300-400 joueurs qui s'affrontent sur des terrains sophistiqués constitués de forts, châteaux, camps de ravitaillement, caravanes...

La bataille était terminée. Autour de nous, jonchées de cadavres et rouges de sang, quelques plaques de neige s’étalaient dans la plaine sous les remparts du Promontoire. Il s’en était fallu de peu pour notre petit groupe, croisant dans notre route pour le ravitaillement un important contingent d’hommes de Mer de Jade. Protégés par un repli de terrain, nous avions retenu notre souffle, avant d’embusquer les quelques retardataires qui tentaient de suivre la cadence de cette attaque rapide. A leur décharge, ils avaient combattu vaillamment. Mais comme leurs raids ne dépendent que de leur célérité, le gros des troupes avait avancé sans eux, les laissant à la surprise de notre présence.

Comme souvent, nous étions étonnés par leur nombre. Comment pouvaient-ils être si puissants au Nord des lignes de front ? Nos forces étaient-elles si perméables ? Même prise au piège et désorganisée, la queue de leur groupe nous était supérieure en nombre. Il nous avait fallu plusieurs minutes avant qu’une issue favorable ne se dessine. Notre organisation faisait notre force, car sans mes camarades, je serais bien vite tombé au combat : avec Kraal, avions fort à faire contre deux combattants. L’un d’entre eux m’a bien vite immobilisé, et sans l’intervention de Kaph ou Tellions, notre sort était joué.

Nous ne pouvions pas rester et savourer notre victoire. Le lieu offrait plusieurs possibilités tactiques, mais il restait relativement dégagé. Et il ne fallait pas oublier le reste des troupes que nous avions attaqué, qui risquait bien vite de revenir au Sud une fois ses objectifs accomplis. Cela ne nous concernait que de loin : nous avions ordre de défendre la ligne de ravitaillement Est. Et naturellement, c’était la plus exposée.

Le camp de l’Aube était un cauchemar défensif. A proximité d’un axe habituel des assaillants, il disposait d’au moins trois voies d’accès, et quasiment aucun goulot d’étranglement pour juguler nos adversaires. Situé en contrebas d’une pente importante, il laissait, si la situation n’était déjà pas fabuleuse, un champ de vision important à tout éclaireur ennemi. Et ils étaient légion, pour nous dix qui n’avions ni le temps ni l’ordre de les pourchasser.

Il ne s’agissait que d’un camp de ravitaillement. Nécessaire pour la défense de nos forts, indispensable pour la construction des armes de siège de toute nation. Malgré tout, ce n’était pas le Fort lui-même, aussi nos ennemis ne restaient jamais longtemps après l’attaque, ou laissaient de petits détachements avec l’ordre d’observer et alerter.

C’était en général lorsque les troupes quittaient les lieux que, de la vue imprenable que nous offrait la Falaise du Promontoire, nous entrions en action, dans une fenêtre temporelle presque inexistante. Il fallait éliminer les défenseurs, tout en amenant le superviseur ennemi dans une position vulnérable, ce qui pouvait prendre plusieurs minutes. Un temps précieux dont les attaquants se servaient parfois pour revenir et décimer nos troupes. Cela ne nous décourageait pas : aussitôt réunis au fort, aussitôt repartis défendre nos « tas de bois ». Malgré tout, l’état-major ennemi avait du juger, comme le nôtre, que ce point était digne d’intérêt. Les attaques étaient nombreuses, et notre petit groupe n’était souvent pas de taille contre les vagues rouges. Cela équilibrait dangereusement les échanges, puisque nous avions les moyens de revenir sur place beaucoup plus rapidement que nos ennemis.

La variété des techniques utilisées dénotait la volonté de vaincre de chaque camp. Nous vîmes ainsi plusieurs de leurs éclaireurs rester à distance et informer leur commandement de nos moindres mouvements. Il était possible de les prendre à revers, et nous les décimions, mais cela prenait du temps, un temps que Mer de Jade ne manquait d’utiliser pour nous reprendre notre petit bastion. Tour à tour, chaque camp a tenté de poser quelques armes de siège. Nous avons dû organiser un assaut avec un autre groupe de combattants que nous connaissions bien pour nous être aidés mutuellement : les Evos. Même alors, charger à ciel ouvert sur une batterie de balistes n’a rien d’engageant, et je m’effondrais moi-même au pied de l’une d’elles, son mécanisme résistant à mes coups frénétiques.

A notre tour nous étions tentés par les constructions, mais les courts laps de temps entre leurs attaques ne nous permettaient pas de mettre en place les systèmes espérés. Preuve en a été apportée alors que nous avions monté une baliste et deux chariots à flèches : dans la précipitation suivant l’annonce de leur assaut, masqué jusqu’au dernier moment par le dernier virage de la route, l’une de nos mortelles pièces n’avait aucun servant. Nous avions tenu, quelques secondes de plus, mais au final le résultat semblait identique.
Pourtant, la portée stratégique de nos petites actions, qui nous échappait tout d’abord, nous fut bientôt évidente. Il fallait continuer, s’acharner à reprendre ce petit camp mal défendu. Car tout groupe de combattant qui venait se briser sous nos lames ne défendait pas de catapultes sous les remparts du Promontoire, ne brisait pas les portes de Garnison, ne terrorisait personnes devant les portes de Fort Ranik. Grâce à notre petit groupe, les autres combattants pouvaient orienter leur stratégie, et mettre les ressources sur le seul axe qui comptait pour nous ces derniers temps : vaincre Gandara, l’autre adversaire.

Nous avons mis les bouchées doubles. Profitant d’un gigantesque trébuchet sur les murs de promontoire, nous tirions en limite de portée sur Aube lorsque cette dernière s’était hérissée d’armes de siège. Vile technique, car nos ennemis ne pouvaient riposter, elle nécessitait tout de même un observateur sur place pour diriger les tirs. Tellions, bien qu’atteint à de nombreuses reprises, ne cessa pas d’indiquer à Exyr, qui commandait la pièce, les indications de portée.

Ce n’est qu’une fois la nuit bien avancée que l’issue de la bataille s’était dessinée. Après avoir repris notre ravitaillement une fois de plus, débusqué deux espions, monté quelques raids sur leur ligne, et au cœur de leur camp, leur pression s’était brusquement relâchée. Nous vainquions, et même Gandara dut cesser ses attaques toutes affaires cessantes pour resserrer ses lignes. Au milieu de la nuit, le Fort de Baie tomba sous un assaut éclair, et sonna la fin des attaques sur notre territoire. Le calme relatif était revenu à Aube, et les provisions pouvaient à nouveau s’amasser.

Nous allions bientôt pouvoir passer à l’attaque. 

mardi 6 novembre 2012

LDV: Alexander - Part 1



Ce texte a été modifié après plus d'une dizaine de jours de publication sur le blog. Il fait partie du second chapitre du roman "Un dernier Vol" qui sera proposé à différentes maisons d'édition dès qu'il sera terminé. Il ne sera malheureusement plus disponible au public d'ici là. Pour retrouver toute l'actualité de ce récit, je vous propose de cliquer sur l'onglet correspondant
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jeudi 1 novembre 2012

Challenge Numéro 4: Le prix Nobel


Thème proposé par Clémence : Le Prix Nobel

Contexte imposé : On vous annonce la veille de la distribution des Prix Nobel que vous êtes favori pour gagner un des prix. Vous devez donc concocter un discours de remerciements pour être prêts le jour J. 
Forme du texte : Discours de remerciements
On attend dans ce discours de l'émotion, de la surprise... et votre personnage peut être drôle, arrogant, imbu de sa personne ou timide. C'est vous qui décidez. Il s'agit d'être imaginatif! Dans votre discours, la raison pour laquelle vous recevez ce prix doit être assez claire pour que votre lecteur comprenne de quoi il s'agit. 
Quel Prix Nobel? : il en existe plusieurs comme vous le savez. Je vous laisse le choix entre : Prix Nobel de Physique / Littérature / Physiologie et Médecine.
Date où vous devez avoir publié : 10 novembre

Etant particulièrement masochiste, et parce que la remise des prix et les discours associés sont prononcés dans la langue de Shakespeare, vous aurez ici le choix entre une version anglaise et une française (le contenu est identique). 

Version anglaise : 
"Good evening, Ladies and gentlemen. Oh yes, you can all stop believing I don’t hear the tiny remarks. I’m young. I heard someone saying I‘m the youngest for this prize, I don’t even know if that’s true. And yes, I wasn’t the obvious choice, I didn’t even thought of myself before I heard Stockholm calling. So, first, and it may come as a surprise, but I want to congratulate the others authors of this year. Without any disrespect, I mean it, because once I knew I was nominate, I read all of them. I found quality, honor, cultural shares, some beautiful stories. And eventually, the nose close to their books, I think I found the reason why I’m standing here in front of all of you.

I always thought one man couldn’t change the world. I see you smiling, which is paradoxal for I eat tonight with the most powerful world-changing people. No researcher came speaking with his team about the magical cure for cancer, but some of you elaborated techniques to fight it until it recess. No physicist entered his lab, yet, to elaborate a time-travelling machine at the end of the day. But some of you proved that, in the smallest particles of matter, universal laws doesn’t apply. No one lead the united nations to global peace, but some of you stopped wars, whether standing peacefully or fighting for freedom. Then, what have I done to deserve this prize? I’m too young to be wise, never made politics nor discovered the meaning of physics, even as I worked for years in R&D. In fact, I didn’t change the world.

But on top of everything, I have faith in people to do it, together, each piece at a time.   

I… I write books, and you’re right when you say I sit tight at home when others are at war, starve themselves to be heard or work until death to feed their family. I had it easy from the beginning. But that is the reason I should bring what I am most capable of: stories that will remind people world can change. Saying to them there is hope if they stick together. That someone is thinking of them, sleeping in a dog’s hole outside of Damas, rebuilding their home after mother nature furious charge. I write fictions, but characters are real. Their ideas are real, their cruel world exist, we don’t have to travel far to crush ourselves onto int.
I didn’t change the world like most of you did, but I write about it. And as I am in the fiction, as paper can be the reality we choose, I picked up joy. I described friendship, wrote page after page to bring back love. Freedom. Courage, happiness, even forgiveness. These are all empty words if they aren’t linked with people stories. These could so easily be forgotten when times are for recession, poverty, taxes and wars. That is, finally, what I hope to bring people when I write. A meaning, a passion, and, let me dream here about the most beautiful human feeling, a tiny sparkle of hope.

As I stand before you tonight, as I am the Nobel prize of Litterature (look at it, it’s written here!), I know I can find hope. Aaaaand a million dollars. But since I have some hope left, I think I will always try to share it, to spare it for my books. Maybe giving to some others the same envy, letting them think of the same conclusion as mine: I cannot change the world, but together, maybe we can build a better future.
I personally thanked everyone I needed before walking in front of you. Everyone but you all and the comitee. So thank you, keep doing... What you do, because obviously you’re good at it, and good night."

Version française: 
"Mesdames et messieurs, bonsoir à tous. Pour commencer, n’allez pas faire l’erreur de croire que je n’entends pas les piques qui me sont adressées. Je suis jeune. J’ai même entendu dire que personne n’avait eu le prix de littérature à mon âge. Je n’en suis pas certain, mais il faut un début à tout… Et, oui, je ne partais pas favori. A dire vrai, je n’y avais pas pensé avant d’avoir le comité au téléphone. J’aimerais même pousser plus loin, au risque de choquer même si ce n’est pas l’intention, en félicitant tout de même les auteurs pressentis. Je l’affirme avec un grand respect pour eux, parce qu’aussitôt nominé, je me suis plongé dans leurs œuvres à tous. J’y ai trouvé des textes de qualité, de l’honneur, des témoignages de leur temps, des histoires magnifiques. Et c’est malgré tout, le nez plongé dans leurs écrits remarquables, que je crois avoir compris pourquoi aujourd’hui, c’est moi qui me tiens devant vous.

Je n’ai pas changé le monde, je l’ai toujours su. Ah, j’en vois certains d’entre vous sourire, même si c’est assez paradoxal, de la part d’hommes et de femmes qui ont modelé le monde d’aujourd’hui. Bien sûr, aucun chercheur n’a annoncé à son équipe avoir trouvé le mystérieux remède contre le cancer… Pourtant quelques-uns d’entre vous ont créé les techniques pour le combattre jusqu’à récession. Bien sûr, aucun physicien n’est entré dans son laboratoire pour en ressortir une fois la machine à remonter le temps fonctionnelle. Non ? Personne ? Dommage!  Pourtant certains ont prouvé que la physique universelle ne s’applique pas aux particules élémentaires. De même aucun Prix Nobel n’aura amené la paix dans le monde, bien que plusieurs ici aient stoppé des guerres, que ce soit en s’élevant pacifiquement ou en se battant pour la liberté. Et moi, qu’ai-je pu apporter ? Je suis trop jeune pour être sage, n’ai jamais été engagé en politique ni compris le sens de la physique, même si j’ai travaillé dans la recherche. Je n’ai pas changé le monde.

Mais c’est parce qu’avant tout, j’ai confiance. Confiance dans les peuples pour le faire, ensemble, défi après défi.

Je… J’écris des livres. Et vous avez raison lorsque vous dites que je reste confortablement chez moi quand d’autres sont en guerre, meurent pour être écoutés ou se tuent à la tâche pour nourrir leur famille. Pour moi, ça a toujours été plus facile. Mais c’est aussi la raison pour laquelle je me dois d’apporter ce pourquoi je suis le plus capable : des histoires pour leur rappeler que le monde peut changer. Pour leur dire qu’il reste de l’espoir tant qu’il y a de l’amitié. Pour leur dire que quelqu’un, quelque part, pense à eux, roulés en boule dans un trou d’obus à Damas, ou ramassant pièce par pièce leur maison détruite par la tempête. J’écris des romans dont les personnages sont réels. Leurs idées sont vivantes, leur monde, cruel, existe. Il n’est pas besoin d’aller loin pour trouver la souffrance.

Je n’ai pas changé le monde, pas comme vous l’avez fait. Mais j’écris ce changement. S’il s’agit de fiction, et puisque sur le papier, l'avenir nous est offert, j’ai choisi la joie. J’ai décrit l’amitié, écrit page après page à propos de l’amour. La liberté. Le courage, la gaieté, le pardon même. Ces mots ne sont que coquilles vides s’ils ne sont pas l’histoire des hommes. Ils sont les premiers oubliés, lorsque les temps sont aux récessions, aux pauvretés, aux taxes et à la guerre. C’est pour cela, finalement, que j’espère apporter quelque chose. Un sol sous nos pieds, une passion à vivre… Peut-être même, laissons-nous rêver du plus beau sentiment que l’humanité garde pour elle : une étincelle d’espoir.

Je me tiens devant vous, ce soir. Je suis le nominé au Prix Nobel de Littérature (Si, c’est vrai, regardez, c’est écrit ici). Je sais que j’ai cet espoir. Et tant qu’il m’en restera, je pense que j’essaierais toujours de le partager, de l’écrire, de le faire vivre dans mes pages. Peut-être pour donner aux autres cette envie qui est la mienne, les laisser arriver à la même inévitable conclusion : je n’ai pas changé le monde, mais ensemble nous pouvons construire notre futur.

J’ai déjà remercié en aparté tous ceux qui m’ont aidé à arriver jusqu’ici. Tout le monde sauf vous, et le comité. Merci, merci à tous. Continuez de faire… Eh bien, ce que vous faites, puisqu’apparemment vous êtes doués pour ça. Bonne soirée !"

vendredi 26 octobre 2012

Le dernier Vol - part 15



Ce texte a été modifié après plus d'une dizaine de jours de publication sur le blog. Il fait partie du roman "Un dernier Vol" qui sera proposé à différentes maisons d'édition dès qu'il sera terminé. Il ne sera malheureusement plus disponible au public d'ici là. Pour retrouver toute l'actualité de ce récit, je vous propose de cliquer sur l'onglet correspondant
Et si vous avez des questions sur mes textes ou moi-même, rendez-vous sur l'onglet "intéressés par mes écrits ? ". 

mercredi 24 octobre 2012

Le dernier vol - Part 14



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dimanche 21 octobre 2012

Le dernier vol - Part 13



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vendredi 19 octobre 2012

Le dernier vol - Part 12



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mercredi 17 octobre 2012

Le dernier vol - Part 11



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lundi 15 octobre 2012

Le dernier vol - Part 10



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vendredi 12 octobre 2012

Le dernier vol - Part 9



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mercredi 10 octobre 2012

Challenge Numéro 3 : Les saisons

Thème proposé par Carine : "Les saisons"
Forme imposée: Poème
Contrainte: Les mots "couteau", "manège" et "vertige" doivent apparaître
Date limite: 23 octobre.

Elle, c'est en septembre que je l'attendais, jeune femme,
Elle, encore bronzée au sable chaud mais déjà toute stressée,
Elle, venue une année sur le campus préparer ses exams...
Moi, j'observe ses jupes, planqué sous les escaliers,
Moi, je l'ai croisé un matin, attiré par son décolleté,
Moi, déguisé cent fois, j'ai suivi ses fesses sur le palier.
Automne, déploie ton moelleux tapis de feuilles sous son dos,
Automne, laisse la haleter, la gorge tendue sous mon couteau,
Automne, cache sa peau froide et marbrée sous ton terreau...

Elle, c'est en décembre que j'ai remarqué sa danse,
Elle, tournoyant sur la glace, doux vertige étoilé,
Elle, venue tomber dans mes bras, m'éveillant les sens.
Moi, je préparais mon assaut, l'espionnais en silence,
Moi, un matin, ai réalisé que je voulais l'épargner,
Moi, amoureux cette fois, j'ai voulu d'une romance.
Hiver, crois que j'ai voulu bien faire, j'aimais sa présence,
Hiver, laisse la profiter d'un amant, c'est son dernier péché,
Hiver, regarde moi pleurer en l'aspergeant d'essence...

Elle, c'est en mars que j'ai repéré son manège,
Elle, m'observant avec son café au coin de la rue,
Elle, venue m'arrêter, croyant que son arme la protège.
Moi, je l'attendais depuis la Saint-Valentin, la stratège,
Moi, je l'ai croisé un matin, interceptais son regard cru,
Moi, démasqué cette fois, tissant ma toile et mon piège.
Printemps, suis nos traces sanglantes d'une fuite éperdue,
Printemps, cache ma policière sous tes dernières neiges,
Printemps, ne juge pas mes pulsions à ses vertèbres tordues...

Elle, ce n'est qu'en juin que j'ai pu la trouver,
Elle, mère esseulée d'une enfant assassinée,
Elle, venue trouver des indices chez moi contre son gré.
Moi, je militerais toujours pour la réunion des familles,
Moi, j'ai avoué un matin, les horreurs faites à sa fille,
Moi, je l'avais deux fois depuis la veille attachée à son lit.
Eté, ne l'aide pas à s'enfuir malgré ses liens défaits,
Eté, malgré mon souffle affaibli, lève avec moi mon pistolet,
Eté, laisse moi soupirer une dernière fois les saisons du meurtre parfait.

samedi 6 octobre 2012

Le dernier Vol - Part 8



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dimanche 30 septembre 2012

Chasseur de chasseur - Part 5


J’ai dormi. Presque douze heures, allongé dans mes habits de boucher sur un lit dur comme la pierre. Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai réalisé que je devais me calmer. Qu’à ce rythme-là, je ne tiendrais pas une semaine de plus. Reprendre la traque, oui, mais avec le cerveau cette fois. Du coup, plutôt que de plonger dans la rue et me ruer à l’enterrement du braconnier de la nuit dernière, je me suis offert une douche, infinie. Littéralement. Je suis resté dessous jusqu’à ce que le pommeau ne crache plus que quelques gouttes en tremblant de l’air présent dans le tuyau. Elle était tiède, mais je m’en fichais, parce que pour la première fois depuis deux ou trois semaines, je pouvais réfléchir. Sans pression finalement : personne ne savait même que j’étais à Khartoum. J’avais du liquide, un compte bien garni à l’international, et mon employeur cautionnait ce que je faisais… Enfin, tant que je ne me faisais pas prendre.

Plus j’y pensais, et plus je réalisais que mes deux proies n’étaient pas absolument nécessaires pour remonter la filière. D’un œil exercé j’avais avisé plusieurs commerçants avec des pièces plus ou moins imposantes en ivoire. Ils devaient bien obtenir leur matière première quelque part. Evidemment, je m’éloignais de ma filière originelle : comment être sûr que faire tomber une branche de l’arbre assurerait la vie des éléphants du parc de Macambé ? Pour l’instant, je n’avais pas la réponse. J’étais descendu prendre un café, vêtu d’une nouvelle djellaba troquée au tenancier de l’hôtel, que j’appréciais de plus en plus : il ne posait pas de questions. Je ne devais pas être un mauvais client d’ailleurs, considérant les deux camés croisés dans l’escalier, les yeux rougis par le manque de coke, maigres comme les roseaux et haletant après deux volées de marches. Pour ma part j’avais jeté ma drogue, le Ternex, dans la douche, avant de sortir de la chambre. Je ne toucherais plus à cette saloperie. Elle avait ses avantages, c’est sûr, et sans la chimie présente dans les pilules, je n’aurais peut-être jamais traqué les deux imbéciles jusqu’ici. Mais peut-être que si. Et avec l’esprit un peu plus clair, Mehdi serait peut-être encore en vie.

Le café me brûlait la gorge, amer comme jamais. Je profitais du soleil sans nuages alors que la journée était bien avancée, en tentant d’évacuer le pénible souvenir de la nuit. J’avais vu son corps agoniser contre moi dans une part non négligeable de mon sommeil. Il avait été rejoint au petit matin par des souvenirs plus anciens, plus violents aussi. Des visages d’européens qui hurlaient à n’en plus finir, et puis le bateau, bien sûr. Par chance, dès que la cale se formait dans mes cauchemars, je savais qu’il ne restait plus que quelques secondes à retenir mes peurs avant le réveil. Heureusement, une bonne partie de la nuit n’avait été qu’un sommeil lourd et calme. Ce qui expliquait mon humeur joyeuse.

Je dégustais mon premier vrai repas depuis une éternité dans un boui-boui à quelques pas à peine d’un vendeur d’ivoire qui m’intéressait. Un pain de maïs et de la volaille bouillie avec du riz : un vrai bonheur. J’allais passer le début de soirée dans ces échoppes mal tenues, remplies de bric-à-brac jusqu’au plafond bas, et qui ne mettaient que de rares articles en valeur… Au nombre desquels, justement, on retrouvait plusieurs artefacts en ivoire. Je ne me focalisais pas sur ces derniers pour ne pas attirer l’attention, d’autant que je n’avais pas le courage ni l’envie d’en acheter une pièce. 
J’aurais dû, pourtant, avant d’envoyer la pièce à l’équipe scientifique du Parc, qui aurait pu me renseigner en temps utile sur leur provenance : les morceaux que je tenais entre mes doigts étaient peut-être ceux de la matriarche du clan de Bataa, que j’avais le premier retrouvé, encore agonisante au bord du lac. Ou bien s’agissait-il de notre raid raté sur les cavaliers, en avril, dont quatorze éléphanteaux avaient été les victimes. Je finis par quitter l’allée, poussé par la raison. Aurais-je été sous médication ce soir que je n’aurais pas su prédire la fin de la soirée. Pour le coup, je me forçais à déambuler dans un autre quartier, à respirer à grandes goulées et à penser à autre chose. Heath assurait la protection du parc, et l’anglais était aussi doué que moi dans notre macabre métier.

Les prostituées du coin n’étaient pas plus bavardes que moi, mais je n’étais pas venu chercher d’information, cette fois. Juste de la détente, jusqu’à ce que la nuit soit bien avancée, et que je rentre à mon hôtel. Sans surprise, on avait fouillé ma chambre, mais je m’y attendais. Sans être particulièrement paranoïaque, j’avais tout de même tué un homme la veille, aussi les précautions étaient de mise. Couché au sol dans une position aussi grotesque qu’inconfortable, j’allais desceller les deux carreaux de la baignoire et vérifier que mes armes étaient toujours au même endroit. J’achevais ainsi cette journée, presque de congés, en démontant et nettoyant mes armes, sans hâte et sans pensées parasites, l’esprit reposé.

mercredi 26 septembre 2012

Le dernier vol - Part 7



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dimanche 23 septembre 2012

Le dernier vol - Part 6



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mercredi 19 septembre 2012

La vie du Blog: Etat des Vieux


Après quasiment un mois et demi de retour sur la toile, plusieurs orientations différentes ont fini par émerger de mes textes. Moins de thèmes, peut-être de plus longs récits. Une sacré fréquence ? Faisons le point.

Les défis/challenges : C’est la grande nouveauté conceptuelle, celle qui nous fait, à Bénédicte comme à moi-même, sortir de nos sentiers battus pour nous mesurer sur des thèmes originaux, improbables ou au contraire surexploités. Pour en avoir discuté avec elle, nous sommes à la recherche de sujets, qui feront place dans un délai raisonnable à des textes assez exclusifs (voir ici, ici ou ici et ). Avec deux challenges en un mois, nous avons atteint un format raisonnable pour garder en plus nos propres aventures littéraires  indépendantes.

Les textes simples et isolés : ils ne sont plus légion, comme ils l’étaient sur l’ancien blog. Mais là où j’écrivais principalement sur notre (passionnante, il faut l’avouer) vie étudiante, la vie s’est quelque peu aplanie, comme… Le nombre de lecteurs. Et qui dit moins de lecteurs dit qu’il n’y a plus autant d’intérêt à raconter comme je passe mes journées à m’énerver sur une conception de caméra intelligente. Ces textes n’ont pourtant pas disparu, en témoigne le poème, les jeux olympiques…

Les Histoires d’Obéris : ne vous passionnent pas. Je pense que c’est avant tout lié au format, c’est-à-dire la façon dont je vous les présente. S’agissant, entre guillemets, d’une œuvre monumentale, je trouve difficile de vous présenter les textes dans l’ordre chronologique d’apparition. C’est une trilogie que j’ai déjà structurée, construite. J’y ai un contrôle que je n’ai jamais eu pour mes autres récits (romans ?), c’est-à-dire que j’ai écrit les arbres généalogiques des grandes familles, une frise des temps, les évènements marquants… Tout est là. Sauf, bien sûr, une grande partie du texte que je réécris à l’infini (entre autres, la façon de présenter l’aube rouge, évènement fondateur du premier tome).

Chasseur de Chasseur : Il y aura bien une suite. Et peut-être un ou deux flash-backs en forme de prologue, car nous savons assez peu de ce tueur à l’apparence froide et calculatrice, dont la carapace peut se briser à tout moment. Je ne lui vois pas encore l’envergure d’un vrai roman, trop linéaire dans sa progression (il manque, peut-être une seconde intrigue dont je n’ai pas toute les ficelles, mais en rapport avec son histoire familiale).

Le dernier Vol : C’était bel et bien le texte qui devait me servir de support pour le challenge lunaire. Je me suis ensuite égaré, et ai décidé d’écrire l’histoire de Shannon. Toi, lecteur qui ne vois qu’une suite de post, sache que j’ai de grandes ambitions pour ce récit. Nous sommes actuellement dans le chapitre 1 : Une longue nuit. Cette grande partie en forme de retour en arrière sur la soirée se terminera (si tout va bien) avec le décollage. Je m’attelle aussi à développer le premier paragraphe ou Shannon est harnachée et dans la fusée, pour en faire un prologue digne du nom.

Find It : Représente un graal pour moi. Si j’arrivais à passer outre un virage scénaristique, à réécrire les deux-trois scènes qui me déplaisent et à placer une fin raisonnable (donc pas de chute de météorite ou d’apparitions de Nazis montés sur des vélociraptors), le roman serait… Présentable. Suffisamment pour que je l’imprime, l’emballe dans un kraft et me paie un voyage sur Paris. Tout ça pour supplier, ramper, sourire et me faire arnaquer (si tout va bien) par une maison d’édition. Et encore, on parle bien d’un rêve.

Et les autres ? Ceux qui ne sont pas encore là ? Eh bien il faudra que je retente quelques écrits sur le Roman des Clefs (la Première Clef, la Dernière Clef, la Fin des Clefs) dont seul Michel doit encore se souvenir. Il s’agissait d’un groupe d’étudiants Hackers qui, dépassés par leur découverte, sont entrainés dans une arnaque à plusieurs millions (initialement, 1 milliard) se déroulant sur le paquebot Queen Mary 2. J’ai tellement d’envies. Tellement d’idées. Des textes à quatre mains, des récits de voyages, d’autres romans. Et avant tout, en finir, peut-être un, peut-être tous soyons rêveurs.
Ce n’était pas un récit d’envergure, mais c’était pourtant le sentiment l’année dernière, lorsque j’ai terminé le texte du mariage. Ensemble, je sais que nous en verrons d’autres…

dimanche 16 septembre 2012

Challenge Numéro 2 : Mortelle Randonnée


Thème proposé par Alex : "Mortelle randonnée"
Forme : Nouvelle, début de roman ou roman entier
Contrainte : pas de science fiction
Publication avant le : 17 septembre

La chaude lumière de ce début de soirée se frayait un chemin entre les arbres, illuminant le sous-bois d’autant de couleurs d’automne qu’il pouvait exister de nuances entre les frênes encore verts et les chênes déjà dépouillés de leurs feuilles. Le chemin forestier semblait briller de mille éclats, reflets des innombrables facettes de quartz accrochées aux pierres de la région. Il restait quelques flaques de la dernière averse qui dessinaient les contours des ornières laissées par les rares véhicules des bucherons locaux et des touristes les plus paresseux. Il faut dire que le point de vue sur la Seine, une vingtaine de mètres en contrebas, prenait à cette heure des allures de petit paradis. Le méandre formait son virage juste sous la colline, laissant au spectateur souvent parisien un aperçu bucolique de la nature. Les oiseaux chassaient et se nourrissaient de poisson, les moustiques gorgés du sang des vaches de la rive opposée venaient pondre dans les eaux inertes, et quelques batraciens coassaient bruyamment leurs appels à la reproduction au soleil rasant.

Suicide, pensait le lieutenant Vintimy. Debout dans le Zodiac de la gendarmerie (le seul qu’on ait pu trouver à des kilomètres appartenait aux schtroumfs, si c’est pas une honte), il se laissait conduire jusqu’à la berge encore vierge de toute présence policière. Ecrasé dans une pose qui rendait ridicule la présence des équipes du Samu appelées en urgence, le corps d’une jeune femme l’attendait. Dans la mort, elle avait la tête tournée vers lui, et Jean Vintimy savait déjà qu’il pourrait l’ajouter à la longue liste des cadavres dont il se souviendrait au moins jusqu’à sa retraite. S’il la voyait un jour, sa retraite, mais ce n’était pas le propos. Habillée chaudement pour la saison, la randonneuse portait de solides chaussures de marche encore propres. Ses cheveux noirs et bouclés s’emmêlaient dans le col de sa veste polaire bleue, remontée sur sa taille au moment de l’impact. Elle ne portait pas de sac, ce qui n’était pas choquant si, comme il le pensait depuis le coup de téléphone du garde forestier, il s’agissait d’un suicide.

Alors qu’il posait son pied botté dans la boue peu profonde qui faisait jonction entre le fleuve et les gravats de la berge, ses pensées furent interrompues par son nouvel et intarissable assistant.
«  - Alors, elle est morte ? » Vraiment. Après dix-neuf ans d’une carrière exemplaire dans la police parisienne. Après sa promotion de lieutenant, sa médaille du mérite pour avoir retrouvé Irina Deprés vivante et débusqué son ravisseur. Après son mariage, son divorce, ses deux autres partenaires dont l’un dirigeait les stups de Marseille et l’autre dirigeait la relation franco-italienne. Après ce service exemplaire, on lui avait assigné le bleu le plus stupide de toute l’histoire des commissariats du 75. Des jeunes, il en avait connu, et un sacré paquet. Mais un comme Matthieu Sandier, jamais. Oui, il avait fini second de sa promotion. Oui il posait souvent les bonnes questions, au milieu des autres. Mais ses qualités semblaient s’arrêter là. Il faisait un café repoussant, s’habillait de travers, ne parlait jamais gonzesses. Et si encore ça s’arrêtait là, le lieutenant  Vintimy aurait fermé les yeux. Mais Sandier était maladroit. Et il ne savait pas tirer droit avec son arme de service, ce qui pour Jean aurait du être éliminatoire.

« Evidemment qu’elle est morte ! Renvoie le Samu, et fais moi amener le légiste ! » Avec ses mains en porte-voix, son timbre portait largement plus loin que les vingt mètres de boue et de buissons accrochés à la pente qui séparaient les deux policiers. A tel point qu’il ne s’écoula pas une dizaine de secondes avant qu’il n’entendit l’ambulance quitter les lieux en crissant des pneus. Alors que le zodiac repartait pour faire la navette avec le photographe de la section scientifique, Jean avait quelques instants avec la victime. Jeune, moins de trente ans, pas de bagues. Pas spécialement à la recherche d’un homme non plus, à en juger par l’absence de maquillage, les ongles inégaux et l’absence d’autres bijoux qu’un double collier fait de lanières de cuir tressées. Sans toucher au corps, il ne voyait aucune bosse de poche, qui puisse lui indiquer son identité. Ah, ce qui passe par la tête des gens, soupira-t-il. Il se tourna côté fleuve. Oui, l’endroit était magnifique. Idéal d’ailleurs, pour qui voudrait en finir rapidement. Ce n’était pas la première qu’il voyait , sans doute pas la dernière. On trouverait une note, chez elle ou chez son ex. Son journal auquel elle aurait confié combien elle ne se supportait plus, ne pouvait plus se contempler dans le miroir. Quelques pilules dans son estomac, demain matin à l’autopsie.

Il serait disponible à partir de demain après-midi, si en plus il pouvait faire taper le rapport par Matthieu Sandier, qui se débrouillait avec un clavier (ce qui dans la police, revient à savoir utiliser plus qu’un doigt pour écrire un email).

Le photographe non plus n’était pas un bavard, il le croisait régulièrement et appréciait son travail rapide, même s’il le traitait comme une petite main. Ces mecs la pouvaient aussi bien être des externes, pour lui. C’était lui, Jean, qui finissait par retrouver les parents de la jeune femme, qui débusquait son ex à la sortie du boulot. Ce qu’il faisait, lui, ça exigeait un talent, un don rare pour savoir qui brusquer et qui brosser pour obtenir la bonne info. Il n’avait jamais fait un faux pas.Il avait d’ailleurs l’impression constante de porter le métier sur ses épaules. Il ne marchait qu’à ça, finissait par laisser tomber le reste, comme son ex-femme ou certaines collègues assez idiotes pour le consoler.

Le soleil déjà couché laissait place à la nuit dans un ciel gris sombre quand enfin le corps pût être ramené jusqu’à l’ambulance de réserve, qui allait soigneusement empaqueter le cadavre dans un sac étanche de caoutchouc traité contre les odeurs. Avant que la tirette ne soit remontée, Sandier était réapparu, bombardant de questions le pauvre photographe, regardant le corps sous toutes les coutures. C’était peut-être un voyeur, allez savoir. Jean, lui, avait préféré s’éloigner fumer sa clope quelques mètres plus loin, sachant pertinemment que son partenaire viendrait partager son opinion avec lui. Ce qui ne prit que quelques minutes.
«  - Une sacré affaire, lieutenant, on en a pas fini, hein ?
    - Vous emballez pas, Sandier, d’ici demain midi on en a fini. On commence avant le café avec l’autopsie, et on se finit le rapport dans la foulée.
    - Mais…
    - Enfin, il est facile celui-là, quoi ! Une femme. Seule. Un peu négligée, sans papiers sur elle. Réfléchissez, c’est un suicide ! C’est typique, il nous manque vraiment plus que l’identité.
    - Mais lieutenant, ça colle pas avec la scène !
    - La scène ? Tu as trouvé quelque chose en haut ? Des traces ?
   -  Des traces, oui, mais rien de spécial. Non, je disais ça pour le corps, évidemment.
   - Le corps ? J’ai passé une heure à côté, Sandier. C’est un suicide, je vous dis.
   - Eh ben… Lieutenant, elle avait son bouton de pantalon fermé de travers. Et sous son pull… Le débardeur a l’étiquette devant, il est à l’envers. »

Et voilà. La messe était dite. Serrant les dents, Jean Vintimy devait admettre qu’il avait fait une erreur. Que le cadavre à côté duquel il s’imaginait la vie d’une femme résolue à mourir grouillait de messages. D’appels au secours. Il y a dans la profession quelques indices de base. Si cela peut arriver à un homme, une femme ne mettra jamais un débardeur à l’envers. Jamais. Elle a donc été rhabillée. N’était pas seule. L’affaire était vraiment une affaire.

Se tournant vers son partenaire, les sourcils froncés, il dut se faire violence. Matthieu Sandier avait des défauts de dimensions gargantuesques. Pourtant, il était flic. Ca se voyait, là, maintenant. C’était très clair. Et c’était à lui, son supérieur, de lui dire qu’il avait raison. De l’encourager. Il faudrait souvent qu’il ravale ses mots acerbes à l’encontre du jeune. Il allait le former. Peut-être même en faire un vrai flic. Un vrai flic, oui, pourquoi pas.
« Un point pour toi, le bleu. On retourne au commissariat, tu vas me montrer ces traces. Et on va trouver qui c’est. Compte pas sur ta nuit, on a du boulot ».

mercredi 12 septembre 2012

Le dernier vol - Part 5



Ce texte a été modifié après plus d'une dizaine de jours de publication sur le blog. Il fait partie du roman "Un dernier Vol" qui sera proposé à différentes maisons d'édition dès qu'il sera terminé. Il ne sera malheureusement plus disponible au public d'ici là. Pour retrouver toute l'actualité de ce récit, je vous propose de cliquer sur l'onglet correspondant
Et si vous avez des questions sur mes textes ou moi-même, rendez-vous sur l'onglet "intéressés par mes écrits ? ". 

dimanche 9 septembre 2012

Le dernier vol - Part 4



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vendredi 7 septembre 2012

Le dernier vol - Part 3


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lundi 3 septembre 2012

Le dernier vol - Part 2

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dimanche 2 septembre 2012

Le dernier vol - Part 1


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jeudi 30 août 2012

De train en train...

2005: Je travaille l'été durant dans une usine d'injection plastique, et je suis aux horaires du matin. L'équipe démarre le travail à 6h, sur le site de Saint-Louis. Le train que je prends depuis Mulhouse est le premier du matin, et je me lève vers 4h15. Le défi, c'est de rester éveillé dans le TER, dont les compartiments avant ne sont souvent pas éclairés... Une seule solution pour éviter de rater la gare et se réveiller penaud à Bâle: rester debout! Lorsque même dans ces trajets j'avais l'esprit ailleurs: j'avais l'aéroport pour point de repère: éclairé comme en plein jour, il était le signal d'arrivée idéal.

2006: De retour pour un mois et demi à l'usine, je me laisse régulièrement aller au retour du travail, tandis que l'été est exceptionnellement chaud. Le train qui me ramène de Saint-Louis fait tous les arrêts: autant mes efforts du matin sont concentrés, autant mon attention se relâche le soir venu. Le contrôleur m'aura réveillé une à deux fois en gare de Mulhouse.

2009: En stage à l'ISL, le jeu consiste à arriver à la gare, en vélo, dans la minute qui précède le départ du TER rapide. Comme ce dernier est régulièrement en retard, je finis par décaler également cette minute d'avance. Je finis par le rater plus que de raison, pour prendre celui qui fait tous les arrêts. Je suis suffisamment alerte pour lire... Mais cela peut-il durer?

2010: Depuis Colmar, le trajet s'est allongé, comporte une étape. 20 minutes pour relier Mulhouse, 10 de plus pour Saint-Louis, parfois plus. Je lis toujours, mais la plupart du temps, je profite de la présence de collègues, avec lesquels s'ensuivent de passionnantes discussions. Le soir, lorsque ce ne sont pas les sports de chacun qui font les sujets, ce sont les ragots de l'institut et la politique de la recherche dans les années à venir.

2011: De plus en plus de musique le matin, moins d'entrain pour les livres... Les discussions du matin se transforment en saluts, suivis par de courtes siestes angoissés. Un collègue assis à côté de moi en profite un jour pour me faire la blague, et s'évade dans mon sommeil avant l'arrivée en gare de Saint-Louis. Je me réveille alors que le train est à l'arrêt, ai tout juste le temps de me ruer dehors, furieux et sous l'oeil amusé du chef de quai.

2012: C'est la débauche du sommeil. Le corps, merveille d'adaptation, s'est conditionné au trajet qu'il connait par coeur. Aux premiers tours de roues, mes yeux se font lourds et se ferment: je rêve, mon casque vissé sur les oreilles, souvent avant la fin du quai. Le ralentissement à Mulhouse me fait lever une paupière, parfois, mais c'est le plus souvent un nouveau passager sur ma banquette qui me fait sursauter. J'émerge peu avant l'arrivée à destination, généralement au milieu de rêves profonds. Ce n'est pas le sommeil complexé que j'ai pu observer, pour lequel la tête ballotte avant de se crisper en position droite. Non, c'est une sieste d'aise, la bouche ouverte et la respiration profonde. Il m'est arrivé de me réveiller en m'entendant ronfler. Quant à la vue, elle sait reconnaître tous les points du trajet, de jour comme de nuit, et coordonner l'urgence d'un réveil (la vue de l'Hyper U de Colmar) avec une fausse alerte classique (les entrepôts de Rouffach).

Nous sommes des dizaines, que dis-je des centaines à ainsi finir nos nuits dans le train. Et si je souriais durant quelques mois devant les filets de bave de certains, je suis dans les plus prompts à m'envoler dans les bras de Morphée.
Je vous plains, conducteurs!

lundi 27 août 2012

Chasseur de chasseur - Part 3


Et voilà. Voilà à quoi pouvait mener l’indécision. Triste spectacle, et pas discret pour un sou… Mehdi Mahlaki me regardait de ses yeux écarquillés en tentant désespérément de reprendre son souffle. Evidemment, avec le trou béant que j’avais rajouté à sa gorge, il ne produisait qu’un gargouillement désagréable qui gênait considérablement mes capacités de réflexion, et risquait de me faire repérer. J’aurais pu disparaître, mon méfait accompli, mais mon esprit tordu préférait que je reste là, accroupi avec ma victime dans mes bras, comme pour me rappeler que j’avais tout fait de travers. Ce n’est que lorsque son corps eut ses derniers soubresauts poisseux que j’avais pu retourner à mes pensées.

La traque avait démarré dans l’incertitude. Je n’aime pas l’improvisation, surtout lorsqu’il s’agit d’un sujet aussi important, mais je brûlais d’excitation après cette nuit de traque et de chasse. Je m’étais presque convaincu que j’allais remonter à la source, faire éclater le trafic au grand jour en ne laissant qu’une mare de sang dissuasive… Mais j’avais eu, dans un premier temps, toutes les peines du monde à suivre les traces des deux rescapés de cette nuit de folie. Ils avaient galopé à n’en plus finir, à en juger par leur traces. Je ne les en blâmais pas, car je savais que leurs montures seraient rapidement à bout. Peut-être même que l’une d’elles s’effondrerait de fatigue, ce qui rendrait ma tâche enfantine : je voulais les suivre et les voir supplier leur commanditaire de leur laisser une seconde chance, et pourquoi pas gagner du galon, au passage.

Il m’avait fallu quasiment trois jours pour rattraper ces deux imbéciles.  Je ne les voyais pas encore que je savais tout ce qui était nécessaire : j’avais si bien décimé les chefs lors de mon embuscade que les deux survivants que je m’échinais à poursuivre ne pouvaient-être que des sous-fifres ou des porte-fusils. Oh attention, durant les premières vingt-quatre heures, je les avais pris pour des pistards avertis, qui souhaitaient couvrir leurs traces par d’habiles manœuvres. Mais ces dernières n’avaient aucune cohérence, se recoupaient et dessinaient à peine une ébauche de trajectoire. Pensant moi-même tomber dans un piège, j’avais pris toutes les précautions en me gavant de pilules de Ternex : elles permettaient de voyager sans fermer l’œil quelques jours, si on était prêt à en payer le prix fort… D’affreuses migraines et une déprime sensible me guettaient, mais j’espérais de tout cœur découvrir les commanditaires et les identifier avant cette baisse de régime.

Il ne s’agissait ni d’un piège, ni de trajectoires destinées à me faire hésiter. Les deux rescapés étaient perdus, gaspillaient leurs rations d’eau et de viande, fumaient dès la nuit tombée et n’étaient pas fichus de voyager dans une steppe à peine vallonnée. Un contrebandier averti, prudent avec sa monture et quelque peu sur ses gardes n’aurait jamais été rattrapé par un homme à pied. Moi par contre, j’avais aperçu leur maigre feu de camp, qui m’avait guidé comme un phare dans les trois derniers kilomètres. Je crevais d’envie, poussé par ces pilules qui tout de même vous rendent un peu nerveux, de faire les quelques mètres restants et de couper leurs gorges. J’aurais peut-être dû.

La traque qui s’était ensuivie n’avait aucun intérêt pour un professionnel de ma trempe. J’en profitais pour me reposer plus que nécessaire, m’approvisionner le long des routes et m’entraîner à me faufiler sans bruit au plus près de leurs duvets.  Nous avons passé la frontière Soudanaise sans le remarquer, même si ce n’était pas une grande surprise, et moins d’une journée plus tard, les amateurs que je suivais à la trace ne se cachaient plus, empruntant la route. C’était plus difficile pour moi, même si je partageais presque leur teint, mon visage ne ferait pas longtemps illusion. Ma coiffe de paysan Shelab faisait l’affaire, tandis que mes affaires étaient plus ou moins élégamment cachés sous d’amples vêtements. Les routes ne devaient pas être très sures, car j’ai vu bon nombres d’hommes en armes, qui n’auraient pas regardé à la dépense en munitions pour s’approprier mon fusil high-tech.

La marche s’était éternisée jusqu’à Khartoum, plaque tournante du commerce illégal. Pour tout, d’ailleurs, car j’ai vu des ballots de drogue déjà conditionnés exposés en pleine rue, des kalashnikov à l’étalage, ainsi que quelques échoppes proposant des artefacts en ivoire. Je pensais toucher au but, lorsque j’avais réalisé soudain mon erreur.

Chasseur de chasseur - Part 4


Car oui, malgré leur intellect limité et ma quasi-certitude qu’ils me mèneraient au but, j’avais négligé un détail important : ils étaient deux, et je ne pourrais en suivre qu’un à la fois. Ne voulant pas découvrir mon jeu, j’avais décidé de ne pas en exécuter avant qu’ils m’aient mené au négociant. Je les voulais détendus, décontractés, presque arrogants d’avoir survécus à une terrible embuscade menée, ils en étaient convaincus, par au moins une compagnie de l’armée…

Evidemment, lorsqu’ils se sont séparés, j’aurais voulu me flageller pour mon idiotie crasse, qui risquait de mettre en péril toute ma petite opération. Réunis devant une échoppe, ils s’étaient longuement étreints, de cette manière virile qui distingue les anciens compagnons d’armes, avant de se séparer. A une dizaine de mètres de là, je faisais mine de réprimander un commerçant pour ses fruits pourris qui m’auraient rendu malade, et j’avais dû couper court à toute conversation. J’avais les lèvres serrées, tout un flot ininterrompu de jurons se regroupant derrière. J’avais couru en pestant presque à haute voix. Comme les quelques secondes de réflexions qui m’étaient dévolu avaient quasiment disparues avec les deux sous-fifres, je m’étais focalisé sur le moins bête des deux. Celui qui soignait sa monture et décidait de suivre le soleil quand l’autre baissait les bras. Mal m’en a pris.

A force d’aligner sans cesse les ennemis dans mon viseur infrarouge, j’en oublie parfois l’évidente capacité de persuasion que représente le charnier que j’ai laissé derrière moi. Et le plus malin des deux, dans cette optique, n’est pas celui qui retourne ramper devant son commanditaire, mais bien celui qui décide de raccrocher sans aller quémander encore quelques dollars souillés de sang. Mehdi, puisque c’est ainsi qu’il s’appelait, avait décidé de retourner vivre chez son frère, et peut-être utiliser l’argent qui lui restait pour passer le permis poids lourds.

Et moi, dans tout ça. J’étais devant son volet, à l’écouter débiter son héroïque retour à son seul copain qui le regardait avec une admiration non feinte. Lui n’entendait pas la peur chez son interlocuteur, ne faisait pas attention aux passages laissés sous silence. Pour moi qui l’écoutais, c’était le stupéfiant récit d’un jeune homme qui va bientôt retourner à la société après quelques expéditions aussi inutiles que dangereuses. Il a vu la mort, de près, a choisi la vie peu après. Sauf que ce faisant, il bousille toutes mes pistes, le jeune. Retourner dans la société… Tu étais condamné, Mehdi, ta vie était finie avec celle de des copains qui ont du nourrir une bonne proportion des animaux du parc depuis. Fini les utopies, là, moi je n’ai pas marché durant des semaines pour écouter rejouer l’enfant prodigue.

Le pire, c’est qu’il n’a même pas semblé être surpris. Quand je l’ai embarqué dans une ruelle bordée de maisons en agglomérés aux murs épais, il ne s’est débattu que pour la forme. Une vraie mauviette, j’aurais dit sur l’instant. Maintenant, je ne suis plus si certain, peut-être qu’il avait accepté, qu’il savait que la fin de l’histoire était déjà écrite, qu’il avait eu droit à un joyeux sursis pour bourlinguer avec son ami demeuré et saluer sa famille une dernière fois. Un vrai soap, j’en aurais versé une larme si ce n’était pas le même type qui avait fichu ma poursuite à la baille.

Initialement, je voulais lui poser des questions, tout savoir sur leur organisation, l’entrepôt, les horaires, les armes… Mais je ne suis pas doué pour les interrogatoires, j’étais stressé, je n’avais pas deux heures pour lui braquer une lampe de bureau dans la figure. Il m’a lâché un nom, que j’ai déjà oublié, et une place, Siladhr, pas loin du marché. C’était presque trop facile, et j’ai réagi un peu vite. La déprime, la fatigue, ces foutues pilules, est-ce que je sais. Peut-être même que maintenant, je peux plus tenir un couteau devant un pauvre type sans le planter. 
Que je suis allé un peu loin, que je devrais lever un peu le pied.

Il m’a balancé un nom au hasard, et son adresse, c’était du pareil au même. Je l’ai encore dans mes bras que je le sais déjà. Il avait le sourire de celui qui meurt avec la conscience tranquille. Et merde. Merde. Je ne sais même pas si je dois bouger ou attendre qu’on me trouve, au fin fond de ce quartier de bouseux. Je n’avais pas prévu de le tuer. Ou peut-être que si. Je suis à demi couvert de sang, et je sais même pas ou crèche mon autre victime. D’un coup, je l’ai lâché, je suis étalé comme un tas de chiffon à deux pas du cadavre. J’ai craqué, voilà, ça arrive. Je l’ai planté, je n’aurais pas du, je ne vais pas aller sonner chez son frère et lui dire que je regrette, lui offrir des fleurs et lui dire quel super camionneur il aurait fait. Le cadavre, là, c’était un braconnier. Il aurait tué la matriarche qu’il n’aurait pas eu les yeux humides, lui. Hein. Après tout.

Temps de partir, ça renifle la mort à trois maisons à la ronde. Je vais me changer, prendre une douche et aller chercher le suivant. Et tant pis si la moitié de Khartoum y passe.