jeudi 1 novembre 2012

Challenge Numéro 4: Le prix Nobel


Thème proposé par Clémence : Le Prix Nobel

Contexte imposé : On vous annonce la veille de la distribution des Prix Nobel que vous êtes favori pour gagner un des prix. Vous devez donc concocter un discours de remerciements pour être prêts le jour J. 
Forme du texte : Discours de remerciements
On attend dans ce discours de l'émotion, de la surprise... et votre personnage peut être drôle, arrogant, imbu de sa personne ou timide. C'est vous qui décidez. Il s'agit d'être imaginatif! Dans votre discours, la raison pour laquelle vous recevez ce prix doit être assez claire pour que votre lecteur comprenne de quoi il s'agit. 
Quel Prix Nobel? : il en existe plusieurs comme vous le savez. Je vous laisse le choix entre : Prix Nobel de Physique / Littérature / Physiologie et Médecine.
Date où vous devez avoir publié : 10 novembre

Etant particulièrement masochiste, et parce que la remise des prix et les discours associés sont prononcés dans la langue de Shakespeare, vous aurez ici le choix entre une version anglaise et une française (le contenu est identique). 

Version anglaise : 
"Good evening, Ladies and gentlemen. Oh yes, you can all stop believing I don’t hear the tiny remarks. I’m young. I heard someone saying I‘m the youngest for this prize, I don’t even know if that’s true. And yes, I wasn’t the obvious choice, I didn’t even thought of myself before I heard Stockholm calling. So, first, and it may come as a surprise, but I want to congratulate the others authors of this year. Without any disrespect, I mean it, because once I knew I was nominate, I read all of them. I found quality, honor, cultural shares, some beautiful stories. And eventually, the nose close to their books, I think I found the reason why I’m standing here in front of all of you.

I always thought one man couldn’t change the world. I see you smiling, which is paradoxal for I eat tonight with the most powerful world-changing people. No researcher came speaking with his team about the magical cure for cancer, but some of you elaborated techniques to fight it until it recess. No physicist entered his lab, yet, to elaborate a time-travelling machine at the end of the day. But some of you proved that, in the smallest particles of matter, universal laws doesn’t apply. No one lead the united nations to global peace, but some of you stopped wars, whether standing peacefully or fighting for freedom. Then, what have I done to deserve this prize? I’m too young to be wise, never made politics nor discovered the meaning of physics, even as I worked for years in R&D. In fact, I didn’t change the world.

But on top of everything, I have faith in people to do it, together, each piece at a time.   

I… I write books, and you’re right when you say I sit tight at home when others are at war, starve themselves to be heard or work until death to feed their family. I had it easy from the beginning. But that is the reason I should bring what I am most capable of: stories that will remind people world can change. Saying to them there is hope if they stick together. That someone is thinking of them, sleeping in a dog’s hole outside of Damas, rebuilding their home after mother nature furious charge. I write fictions, but characters are real. Their ideas are real, their cruel world exist, we don’t have to travel far to crush ourselves onto int.
I didn’t change the world like most of you did, but I write about it. And as I am in the fiction, as paper can be the reality we choose, I picked up joy. I described friendship, wrote page after page to bring back love. Freedom. Courage, happiness, even forgiveness. These are all empty words if they aren’t linked with people stories. These could so easily be forgotten when times are for recession, poverty, taxes and wars. That is, finally, what I hope to bring people when I write. A meaning, a passion, and, let me dream here about the most beautiful human feeling, a tiny sparkle of hope.

As I stand before you tonight, as I am the Nobel prize of Litterature (look at it, it’s written here!), I know I can find hope. Aaaaand a million dollars. But since I have some hope left, I think I will always try to share it, to spare it for my books. Maybe giving to some others the same envy, letting them think of the same conclusion as mine: I cannot change the world, but together, maybe we can build a better future.
I personally thanked everyone I needed before walking in front of you. Everyone but you all and the comitee. So thank you, keep doing... What you do, because obviously you’re good at it, and good night."

Version française: 
"Mesdames et messieurs, bonsoir à tous. Pour commencer, n’allez pas faire l’erreur de croire que je n’entends pas les piques qui me sont adressées. Je suis jeune. J’ai même entendu dire que personne n’avait eu le prix de littérature à mon âge. Je n’en suis pas certain, mais il faut un début à tout… Et, oui, je ne partais pas favori. A dire vrai, je n’y avais pas pensé avant d’avoir le comité au téléphone. J’aimerais même pousser plus loin, au risque de choquer même si ce n’est pas l’intention, en félicitant tout de même les auteurs pressentis. Je l’affirme avec un grand respect pour eux, parce qu’aussitôt nominé, je me suis plongé dans leurs œuvres à tous. J’y ai trouvé des textes de qualité, de l’honneur, des témoignages de leur temps, des histoires magnifiques. Et c’est malgré tout, le nez plongé dans leurs écrits remarquables, que je crois avoir compris pourquoi aujourd’hui, c’est moi qui me tiens devant vous.

Je n’ai pas changé le monde, je l’ai toujours su. Ah, j’en vois certains d’entre vous sourire, même si c’est assez paradoxal, de la part d’hommes et de femmes qui ont modelé le monde d’aujourd’hui. Bien sûr, aucun chercheur n’a annoncé à son équipe avoir trouvé le mystérieux remède contre le cancer… Pourtant quelques-uns d’entre vous ont créé les techniques pour le combattre jusqu’à récession. Bien sûr, aucun physicien n’est entré dans son laboratoire pour en ressortir une fois la machine à remonter le temps fonctionnelle. Non ? Personne ? Dommage!  Pourtant certains ont prouvé que la physique universelle ne s’applique pas aux particules élémentaires. De même aucun Prix Nobel n’aura amené la paix dans le monde, bien que plusieurs ici aient stoppé des guerres, que ce soit en s’élevant pacifiquement ou en se battant pour la liberté. Et moi, qu’ai-je pu apporter ? Je suis trop jeune pour être sage, n’ai jamais été engagé en politique ni compris le sens de la physique, même si j’ai travaillé dans la recherche. Je n’ai pas changé le monde.

Mais c’est parce qu’avant tout, j’ai confiance. Confiance dans les peuples pour le faire, ensemble, défi après défi.

Je… J’écris des livres. Et vous avez raison lorsque vous dites que je reste confortablement chez moi quand d’autres sont en guerre, meurent pour être écoutés ou se tuent à la tâche pour nourrir leur famille. Pour moi, ça a toujours été plus facile. Mais c’est aussi la raison pour laquelle je me dois d’apporter ce pourquoi je suis le plus capable : des histoires pour leur rappeler que le monde peut changer. Pour leur dire qu’il reste de l’espoir tant qu’il y a de l’amitié. Pour leur dire que quelqu’un, quelque part, pense à eux, roulés en boule dans un trou d’obus à Damas, ou ramassant pièce par pièce leur maison détruite par la tempête. J’écris des romans dont les personnages sont réels. Leurs idées sont vivantes, leur monde, cruel, existe. Il n’est pas besoin d’aller loin pour trouver la souffrance.

Je n’ai pas changé le monde, pas comme vous l’avez fait. Mais j’écris ce changement. S’il s’agit de fiction, et puisque sur le papier, l'avenir nous est offert, j’ai choisi la joie. J’ai décrit l’amitié, écrit page après page à propos de l’amour. La liberté. Le courage, la gaieté, le pardon même. Ces mots ne sont que coquilles vides s’ils ne sont pas l’histoire des hommes. Ils sont les premiers oubliés, lorsque les temps sont aux récessions, aux pauvretés, aux taxes et à la guerre. C’est pour cela, finalement, que j’espère apporter quelque chose. Un sol sous nos pieds, une passion à vivre… Peut-être même, laissons-nous rêver du plus beau sentiment que l’humanité garde pour elle : une étincelle d’espoir.

Je me tiens devant vous, ce soir. Je suis le nominé au Prix Nobel de Littérature (Si, c’est vrai, regardez, c’est écrit ici). Je sais que j’ai cet espoir. Et tant qu’il m’en restera, je pense que j’essaierais toujours de le partager, de l’écrire, de le faire vivre dans mes pages. Peut-être pour donner aux autres cette envie qui est la mienne, les laisser arriver à la même inévitable conclusion : je n’ai pas changé le monde, mais ensemble nous pouvons construire notre futur.

J’ai déjà remercié en aparté tous ceux qui m’ont aidé à arriver jusqu’ici. Tout le monde sauf vous, et le comité. Merci, merci à tous. Continuez de faire… Eh bien, ce que vous faites, puisqu’apparemment vous êtes doués pour ça. Bonne soirée !"

3 commentaires:

  1. Je ne m'attendais pas à un discours dans les deux langues... un challenge relevé haut la main!
    Personnellement, je trouve que celui en anglais est plus touchant. Les deux se ressemblent, certes, mais on a l'impression que tu as vraiment cherché en anglais des expressions et des mots qui touchent.

    Bref, un très beau texte! Je suis vraiment contente du résultat et j'ai hâte de lire celui de Béné.

    Comme on dirait dans un jeu que tu connais bien "Un nouveau défi de relevé!"...

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  2. Déjà chapeau pour avoir écrit en deux langues ! Je serai bien incapable de faire une chose pareille ^^

    Alors je ne vais commenter que la partie française forcément. J'adore la répétition de "je n'ai pas changé le monde", ça donne de la puissance et beaucoup d'émotion dans ton texte. Ton texte est très beau, un peu désabusé aussi (mais pas autant que le mien je pense ^^).

    Une fois de plus, défi relevé avec brio !

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  3. C'est parfait, d'avoir deux commentaires, un qui est plus axé sur la partie anglaise et l'autre dans la langue de molière!

    Clem a raison dans le sens ou elle dit que j'ai cherché en anglais les expressions et les mots qui touchent, pour la simple et bonne raison que je l'ai d'abord écrit dans cette langue que j'adore.

    Béné, merci pour ton commentaire et châpeau pour ton texte aussi (que je commenterais chez toi). J'aime ces petits défis, j'attends qu'on nous propose le suivant avec impatience.

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