jeudi 8 novembre 2012

Guild Wars 2: Fort Ranik


Le Monde contre Monde, tout un poème! Voilà, en gros, le résumé de ma soirée de lundi... Ce mode de jeu laisse s'affronter trois serveurs dans des batailles pour le contrôle d'un monde moyennageux, environ donc 300-400 joueurs qui s'affrontent sur des terrains sophistiqués constitués de forts, châteaux, camps de ravitaillement, caravanes...

La bataille était terminée. Autour de nous, jonchées de cadavres et rouges de sang, quelques plaques de neige s’étalaient dans la plaine sous les remparts du Promontoire. Il s’en était fallu de peu pour notre petit groupe, croisant dans notre route pour le ravitaillement un important contingent d’hommes de Mer de Jade. Protégés par un repli de terrain, nous avions retenu notre souffle, avant d’embusquer les quelques retardataires qui tentaient de suivre la cadence de cette attaque rapide. A leur décharge, ils avaient combattu vaillamment. Mais comme leurs raids ne dépendent que de leur célérité, le gros des troupes avait avancé sans eux, les laissant à la surprise de notre présence.

Comme souvent, nous étions étonnés par leur nombre. Comment pouvaient-ils être si puissants au Nord des lignes de front ? Nos forces étaient-elles si perméables ? Même prise au piège et désorganisée, la queue de leur groupe nous était supérieure en nombre. Il nous avait fallu plusieurs minutes avant qu’une issue favorable ne se dessine. Notre organisation faisait notre force, car sans mes camarades, je serais bien vite tombé au combat : avec Kraal, avions fort à faire contre deux combattants. L’un d’entre eux m’a bien vite immobilisé, et sans l’intervention de Kaph ou Tellions, notre sort était joué.

Nous ne pouvions pas rester et savourer notre victoire. Le lieu offrait plusieurs possibilités tactiques, mais il restait relativement dégagé. Et il ne fallait pas oublier le reste des troupes que nous avions attaqué, qui risquait bien vite de revenir au Sud une fois ses objectifs accomplis. Cela ne nous concernait que de loin : nous avions ordre de défendre la ligne de ravitaillement Est. Et naturellement, c’était la plus exposée.

Le camp de l’Aube était un cauchemar défensif. A proximité d’un axe habituel des assaillants, il disposait d’au moins trois voies d’accès, et quasiment aucun goulot d’étranglement pour juguler nos adversaires. Situé en contrebas d’une pente importante, il laissait, si la situation n’était déjà pas fabuleuse, un champ de vision important à tout éclaireur ennemi. Et ils étaient légion, pour nous dix qui n’avions ni le temps ni l’ordre de les pourchasser.

Il ne s’agissait que d’un camp de ravitaillement. Nécessaire pour la défense de nos forts, indispensable pour la construction des armes de siège de toute nation. Malgré tout, ce n’était pas le Fort lui-même, aussi nos ennemis ne restaient jamais longtemps après l’attaque, ou laissaient de petits détachements avec l’ordre d’observer et alerter.

C’était en général lorsque les troupes quittaient les lieux que, de la vue imprenable que nous offrait la Falaise du Promontoire, nous entrions en action, dans une fenêtre temporelle presque inexistante. Il fallait éliminer les défenseurs, tout en amenant le superviseur ennemi dans une position vulnérable, ce qui pouvait prendre plusieurs minutes. Un temps précieux dont les attaquants se servaient parfois pour revenir et décimer nos troupes. Cela ne nous décourageait pas : aussitôt réunis au fort, aussitôt repartis défendre nos « tas de bois ». Malgré tout, l’état-major ennemi avait du juger, comme le nôtre, que ce point était digne d’intérêt. Les attaques étaient nombreuses, et notre petit groupe n’était souvent pas de taille contre les vagues rouges. Cela équilibrait dangereusement les échanges, puisque nous avions les moyens de revenir sur place beaucoup plus rapidement que nos ennemis.

La variété des techniques utilisées dénotait la volonté de vaincre de chaque camp. Nous vîmes ainsi plusieurs de leurs éclaireurs rester à distance et informer leur commandement de nos moindres mouvements. Il était possible de les prendre à revers, et nous les décimions, mais cela prenait du temps, un temps que Mer de Jade ne manquait d’utiliser pour nous reprendre notre petit bastion. Tour à tour, chaque camp a tenté de poser quelques armes de siège. Nous avons dû organiser un assaut avec un autre groupe de combattants que nous connaissions bien pour nous être aidés mutuellement : les Evos. Même alors, charger à ciel ouvert sur une batterie de balistes n’a rien d’engageant, et je m’effondrais moi-même au pied de l’une d’elles, son mécanisme résistant à mes coups frénétiques.

A notre tour nous étions tentés par les constructions, mais les courts laps de temps entre leurs attaques ne nous permettaient pas de mettre en place les systèmes espérés. Preuve en a été apportée alors que nous avions monté une baliste et deux chariots à flèches : dans la précipitation suivant l’annonce de leur assaut, masqué jusqu’au dernier moment par le dernier virage de la route, l’une de nos mortelles pièces n’avait aucun servant. Nous avions tenu, quelques secondes de plus, mais au final le résultat semblait identique.
Pourtant, la portée stratégique de nos petites actions, qui nous échappait tout d’abord, nous fut bientôt évidente. Il fallait continuer, s’acharner à reprendre ce petit camp mal défendu. Car tout groupe de combattant qui venait se briser sous nos lames ne défendait pas de catapultes sous les remparts du Promontoire, ne brisait pas les portes de Garnison, ne terrorisait personnes devant les portes de Fort Ranik. Grâce à notre petit groupe, les autres combattants pouvaient orienter leur stratégie, et mettre les ressources sur le seul axe qui comptait pour nous ces derniers temps : vaincre Gandara, l’autre adversaire.

Nous avons mis les bouchées doubles. Profitant d’un gigantesque trébuchet sur les murs de promontoire, nous tirions en limite de portée sur Aube lorsque cette dernière s’était hérissée d’armes de siège. Vile technique, car nos ennemis ne pouvaient riposter, elle nécessitait tout de même un observateur sur place pour diriger les tirs. Tellions, bien qu’atteint à de nombreuses reprises, ne cessa pas d’indiquer à Exyr, qui commandait la pièce, les indications de portée.

Ce n’est qu’une fois la nuit bien avancée que l’issue de la bataille s’était dessinée. Après avoir repris notre ravitaillement une fois de plus, débusqué deux espions, monté quelques raids sur leur ligne, et au cœur de leur camp, leur pression s’était brusquement relâchée. Nous vainquions, et même Gandara dut cesser ses attaques toutes affaires cessantes pour resserrer ses lignes. Au milieu de la nuit, le Fort de Baie tomba sous un assaut éclair, et sonna la fin des attaques sur notre territoire. Le calme relatif était revenu à Aube, et les provisions pouvaient à nouveau s’amasser.

Nous allions bientôt pouvoir passer à l’attaque. 

1 commentaire:

  1. J'ai un peu moins aimé ce texte là...
    Je trouve qu'il y a quelques passages où tu perds un peu le lecteur : parfois trop de détails, parfois tu n'expliques pas assez.

    Le fond est bien cependant, j'aime bien l'idée de raconter tes aventures dans Guild Wars. Une idée à creuser...

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